Forum de Davos: les organisateurs n’ont pas peur du «syndrome de Seattle»
C’est sur le ton de la confiance que les responsables du Forum économique mondial ont présenté le programme du sommet de Davos. Malgré les critiques des opposants à la mondialisation. Et malgré l’engagement de l’armée pour assurer la sécurité.
C’est sur le ton de la confiance que les responsables du Forum économique mondial ont présenté le programme du sommet de Davos. Malgré les critiques des opposants à la mondialisation. Et malgré l’engagement de l’armée pour assurer la sécurité.
Trente chefs d’Etat et de gouvernement, 1200 responsables économiques, dont une bonne partie des principaux PDG de la planète, 300 universitaires, experts ou représentants d’organisations non-gouvernementales. L’affiche est belle. C’est celle de la réunion annuelle du Forum économique mondial, qui se tiendra la semaine prochaine à Davos.
Un sommet qui en est à sa trentième édition, mais qui pour la première fois va devoir compter sur l’armée suisse pour garantir sa sécurité. Ainsi en a décidé le gouvernement fédéral, ce mardi. Il va dépêcher dans la station grisonne, sur demande des autorités cantonales, un contingent d’environ soixante-dix gardes-fortification, des militaires professionnels, qui assureront la protection des infrastructures (ponts, tunnels et réseau électrique).
Alors le paisible village de Davos va t-il vivre des heures chaudes? Le Forum économique mondial doit-il craindre le «syndrome de Seattle»? En novembre dernier, aux Etats-Unis, les opposants à la mondialisation avaient contribué, par leurs manifestations, à faire échouer la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, l’OMC.
«Je crois que le contexte entre Seattle et Davos est radicalement différent», assure Claude Smadja (photo), le directeur du Forum, pour qui les deux manifestations diffèrent par leurs objectifs, leur philosophie et leur organisation. Mais le distinguo n’est sans doute pas aussi clair pour les opposants à la mondialisation.
Ainsi la «Coordination Anti-Millenium Round» – qui a pris part au mouvement des «anti-Seattle» – accuse Davos de «vendre la dérégulation libérale sous un nouvel emballage» et appelle à manifester, sur place, le 29 janvier, malgré l’interdiction prononcée par les autorités. C’est d’ailleurs l’un des motifs avancés par Berne, avec la venue de Bill Clinton ce jour là, pour justifier le recours à l’armée. A cela il faut ajouter l’attentat perpétré samedi contre le Centre des congrès où doit se tenir le Forum. Un acte revendiqué par un groupe proche des milieux «autonomes» zurichois et qui n’a provoqué que des dommages limités.
Pourtant les responsables du Forum restent sereins, persuadés que les autorités suisses prendront toutes les mesures de sécurité nécessaires. Ils préfèrent se concentrer sur les lignes de force de la réunion. On parlera notamment des perspectives de croissance économique, de la nouvelle donne géostratégique, de l’impact des technologies de l’information et des biotechnologies. En bref, on se penchera sur l’avenir de la mondialisation. Mais avec un souci: «pour nous, insiste Claude Smadja, cette globalisation ne peut pas être réduite à sa seule composante économique. Ce serait créer la meilleure recette pour des confrontations, des crises et des frictions».
Pierre Gobet
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