Initiative pour des véhicules plus respectueux
Les jeunes Verts suisses ont déposé lundi une initiative populaire qui vise surtout les véhicules 4x4. La récolte des signatures commencera dans deux à trois semaines.
Le texte exige que les autorités fédérales progressent dans la lutte contre les effets nocifs des gros véhicules polluants sur l’environnement et la sécurité routière.
L’initiative «Pour des véhicules plus respectueux des personnes» vise principalement les gros 4×4, mais elle n’en touche pas moins toutes les catégories de véhicules polluants, des voitures le sport aux grosses limousines, en passant par les cabriolets et même les deux-roues.
Le texte tel qu’approuvé par la Chancellerie fédérale a été présenté lundi devant la presse à Berne par le comité d’initiative. Il vise tous les véhicules «qui émettent des quantités excessives de substances nocives, en particulier de CO2 ou de particules fines».
Ceux qui présentent «un danger excessif pour les cyclistes, les piétons ou les autres usagers de la route» ne pourraient pas être immatriculés non plus. C’est en particulier le cas des gros 4×4 dont la partie avant est jugée dangereuse en cas de collision.
Les deux-roues aussi
Le texte précise que l’initiative ne «vise pas bêtement les 4×4» et rappelle que le vrai critère de discrimination est basé sur les émissions de CO2. Ainsi, 47% des 4×4, 24% des voitures de sport et cabriolets, 19% des limousines de luxe et 4% des voitures de classe moyenne seraient touchés. Motos et scooters ne sont pas épargnés.
Certains modèles sont trop polluants, notamment les petits scooters à moteur deux-temps, a relevé la députée genevoise Sylvia Leuenberger (Verts).
Il s’agit dès lors de faire pression sur les constructeurs. C’est une «initiative intelligente», qui ne lutte pas contre les voitures mais contre l’effet de serre, a ajouté Mme Leuenberger: le but est de susciter des réactions car il y a «urgence climatique».
Pour la conseillère nationale Franziska Teuscher (députée verte), présidente de l’Association transports et environnement (ATE), «ce n’est pas une initiative extrême».
Elle s’attaque à des véhicules qui sont achetés principalement pour des raisons de prestige ou de mode, et, en cela, vise à corriger une évolution préjudiciable de l’industrie et du marketing automobile.
Comité d’initiative élargi
Lukas Conolly, des Jeunes de Greenpeace, a souligné que la tendance va de plus en plus vers une surmotorisation des véhicules, nuisible pour le climat et la qualité de l’air. Les Jeunes de Greenpeace, tout comme l’ATE, Pro Vélo, l’Association suisse des Piétons et les Verts suisses sont désormais représentés dans le comité d’initiative aux côtés des Jeunes Verts.
La récolte de signatures – 100’000 en 18 mois – débutera à la fin février. Le texte prévoit que les véhicules à moteur qui émettent des quantités excessives de CO2 ou de particules fines ne pourront plus être immatriculés en Suisse.
Il fixe des valeurs limites de 250 grammes de CO2 et de 2,5 milligrammes par kilomètre et un poids maximum à vide de 2,2 tonnes.
La partie frontale du véhicule ne doit par ailleurs pas présenter de risque excessif de blessure pour autrui. Des exceptions sont prévues pour les véhicules indispensables à l’exercice de certaines activités, l’agriculture ou les travaux forestiers par exemple.
swissinfo et les agences
Dans l’UE, les émissions moyennes de CO2 des nouvelles voitures sont passées de 186 grammes par km en 1995 à 163 grammes en 2004. Comme elles diminuent trop lentement, l’UE a décidé de les abaisser à 130 grammes dès 2012.
En 2005 en Suisse, cette valeur était plus élevée avec près de 204 grammes.
En 2002, les autorités et les importateurs suisses d’automobiles ont signé une convention prévoyant une baisse moyenne de la consommation de carburant des voitures neuves de 3% par an, l’objectif de 6,4 l/100 km devant être atteint d’ici 2008.
En 2005, cette consommation moyenne a diminué 1,98%, mais c’est encore 7% de trop par rapport à l’objectif intermédiaire fixé.
En 2006, environ un quart des voitures neuves étaient des 4×4, dont la moitié environ des tous terrains (12%).
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