Investissements étrangers directs : le nerf de la mondialisation
Selon le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement publié ce mardi à Genève, l'an passé, ces investissements ont augmenté de 40 pour cent et leur montant tournait autour des 640 mille milliards de dollars.
Selon le dernier rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement publié ce mardi à Genève, l’an passé, ces investissements ont augmenté de 40 pour cent et leur montant tournait autour des 640 mille milliards de dollars. Et ça ne s’arrêtera pas là: la CNUCED s’attend à de nouveaux records en 1999.
Un investissement étranger direct, c’est par définition un investissement qui accompagne le contrôle d’une entreprise d’un pays par une entreprise basée dans un autre pays et qui traduit donc un intérêt à long terme de l’investisseur. Chaque année, ce rapport annonce des chiffres révélateurs de la position toujours plus dominante des sociétés transnationales : elles sont aujourd’hui 60’000 de par le monde, assorties de 500’000 filiales : ensemble elles représentent grosso modo un quart de la production mondiale.
Ne cherchons pas midi à quatorze heures : l’expansion spectaculaire des investissements étrangers directs est la suite logique de la multiplication tout aussi phénoménale des fusions et acquisitions réalisées par-dessus les frontières, principalement dans les pays industrialisés : Japon, Amérique du Nord et Europe occidentale. La déréglementation des marchés donne ses fruits.
Mais tout le monde n’en profite pas. La part des pays en développement dans le total mondial des flux d’investissements est même en recul de 11 pour cent. Ce chiffre n’est qu’une moyenne qui cache d’autres inégalités. Nombre des pays les plus pauvres sont de plus en plus ignorés des mouvements de capitaux. La CNUCED le prouve noir sur blanc : les marginaux de la mondialisation n’intéressent pas les sociétés transnationales. En fait, on n’avait pas besoin de rapport : ça n’est pas d’aujourd’hui qu’on ne prête qu’aux riches.
Bernard Weissbrodt
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