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Kaspar Villiger face aux chiffres rouges

Kaspar Villiger a consciencieusement rempli son devoir de grand argentier pendant neuf ans.

Malgré tous ses efforts, il n’est pas parvenu à sortir la Confédération des chiffres rouges.

Kaspar Villiger a inlassablement répété la nécessité d’économiser. Malgré tout, la dette publique a continué d’augmenter même pendant les années de son règne.

Pour faire face aux chiffres rouges, le radical défend le projet de «frein à l’endettement». Ce système, qui prévoit que l’Etat ne dépense pas plus qu’il n’encaisse, est accepté par le peuple.

Mais, très vite, les critiques se multiplient et le Parlement finit par renoncer à tout rêve de bilan équilibré.

Plus rouge que rouge

Kaspar Villiger bat des records: les déficits annuels dépassent désormais ceux enregistrés par ses prédécesseurs socialistes, réputés plus dépensiers. A fin 2002, la dette atteint 122 milliards de francs.

Le ministre propose alors une réforme fiscale. Il veut relancer la consommation et réduire la charge fiscale des familles. Mais le Parlement vote un allègement qui dépasse celui imaginé par Kaspar Villiger.

Parallèlement, pour faire face au déficit grandissant de la Confédération, le ministre des Finances met au point un vaste programme d’économies d’un montant total de 3,5 milliards.

Mais Kaspar Villiger peine à imposer ce projet. En effet, pour ne pas déplaire à leurs électeurs, mais aussi parfois pour ne pas trop diminuer le rôle de l’Etat dans des domaines sensibles, nombre de parlementaires rechignent à couper dans les budgets.

Le grounding de Swissair

Kaspar Villiger doit également gérer des crises importantes: l’effondrement de Swissair, s’il ne faut en retenir qu’une. Le ministre défend la nouvelle compagnie nationale Swiss. Mais, là encore, le succès n’est pas au rendez-vous.

La Confédération aura en effet dépensé deux milliards pour lancer la nouvelle compagnie. Malgré cet effort colossal, Swiss peine à redémarrer et doit très vite revoir ses ambitions à la baisse.

Enfin, dernier projet du ministre sortant: la nouvelle péréquation financière, qui revoit tous les rapports entre communes, cantons et Confédération au niveau financier. Vaste projet. Trop vaste pour que Kaspar Villiger ne puisse un jour y apposé sa signature.

swissinfo, Daniele Papacella
(Adaptation: Alexandra Richard)

– Après les années fastes d’Otto Stich, les caisses fédérales se sont progressivement vidées face à la crise économique.

– La dette a sans cesse augmenté, malgré les efforts du nouveau ministre des Finances Kaspar Villiger.

– A fin 2002, le déficit a atteint 122 milliards de francs.

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