
L’enseignement privé rassure parents et élèves

Au-delà du débat suscité par les votations tessinoises sur le subventionnement des écoles privées, ces établissements semblent rassurer une frange de la population. Accueil, encadrement, pourcentage de réussite, gain de temps sont des arguments attrayants.
L’école privée demeure, par son coût, un enseignement destiné à des privilégiés. Hormis quelques bourses parfois accordées aux étudiants, les parents doivent payer entre 10 et 15 000 francs par année pour que leurs enfants puissent bénéficier de cet enseignement.
Malgré cette contrainte financière, les écoles privées ont plus que jamais la cote. Même si le nombre d’élèves de ce secteur a diminué depuis dix ans. Pour preuve, le canton de Vaud ne compte plus que 2,5% d’élèves dans le privé en 2000, pour 5,9% en 1990. Par ailleurs, de nombreux petits établissements ont fermé leur porte durant ces dix dernières années, crise oblige.
L’attrait pour l’enseignement privé semble différent en ce début de millénaire. Les enfants ne sont plus forcément placés dans le privé pour se démarquer socialement ou pour rattraper un échec scolaire. Il est un «produit de consommation» différent de celui offert par le public.
«Nos élèves sont des clients que nous devons satisfaire», explique Philippe Moulin, directeur de l’école Ardevaz dans le canton du Valais. Cette école prépare à la maturité fédérale et au baccalauréat français. Elle compte 250 élèves environ, pour un pourcentage de réussite de plus 90% aux deux examens.
Mais le taux de réussite n’est peut-être pas le meilleur argument, selon le directeur de l’Ardevaz. Les parents investissent d’avantage pour une qualité de vie différente: au sein de la famille et en fonction des besoins de leurs enfants. Ainsi, «l’accueil, l’encadrement et les horaires continus, sont peut-être mieux pris en considération que dans le public. En outre, les élèves gagnent une année pour l’obtention de la maturité ou du bac».
En effet, seules les matières prévues aux examens sont enseignées, ce qui permet de gagner beaucoup de temps. Une solution qui semble satisfaire une demande accrue.
Même son de cloche à la Feusi-Bildungzentrum de Bern, une école privée très réputée. «Les élèves viennent chez nous pour ne pas perdre de temps, explique Elisabeth Zillig, directrice de l’école. Notre offre est différente de celle du public et correspond à une demande qui existe depuis longtemps».
Mais, en aucun cas, la directrice ne veut mettre en parallèle les deux systèmes qui, pour elle, sont très complémentaires. Elle appelle simplement à une meilleure aide financière étatique des étudiants du privé.
Jean-Louis Thomas

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