L’euro décroche face au dollar et se démarque face au franc suisse
L’euro a franchi mardi un nouveau seuil de faiblesse: la monnaie unique européenne est descendue nettement au-dessous des 93 cents. Et le sort de l’euro ne semble désormais plus totalement lié à celui du franc suisse.
L’euro a franchi mardi un nouveau seuil de faiblesse: la monnaie unique européenne est descendue nettement au-dessous des 93 cents. Et le sort de l’euro ne semble désormais plus totalement lié à celui du franc suisse.
Durant la première année d’existence virtuelle de l’euro, le franc suisse s’est, dans les faits, comporté comme un frère jumeau. Lorsque l’euro chutait, le franc suisse ne résistait pas à la baisse. Et lorsqu’il se ressaisissait, la monnaie helvétique l’accompagnait, à un taux très stable, situé juste au-dessus d’un franc soixante.
Mais, depuis le mois passé, l’euro ne vaut plus que 1 franc 57 centimes. On peut distinguer au moins deux raisons à ce décrochement. Côté suisse, la reprise est vive, plus marquée que dans la zone euro. Côté européen, les turbulences politiques italiennes et la crise de confiance de l’euro en Allemagne ont pénalisé la monnaie unique. Depuis sa création le 1er janvier 1999, elle a perdu 20 pour cent face au dollar et 25 pour cent face au yen.
Les autorités monétaires européennes sont mal prises. Leurs éternelles déclarations sur le potentiel d’appréciation de l’euro ne rassurent plus grand monde. Quant à une augmentation des taux d’intérêts, elle présente le risque de favoriser une inflation déjà inquiétante. De plus, elle pourrait être interprétée comme un aveu de faiblesse.
Malgré ces arguments, le scénario d’une hausse des taux européens est le plus vraisemblable. La plupart des analystes s’attendent à une telle décision pour ce jeudi ou éventuellement deux semaines plus tard.
La Banque Nationale Suisse, elle, a clairement opté pour une politique restrictive face aux accès de faiblesse du franc et aux signes de surchauffe de l’économie. Ce jeudi, la balle est dans le camp du conseil des gouverneurs des banques centrales de la zone euro.
Thierry Zweifel
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