
L’UBS convoite l’épargne des Asiatiques

L´Asie est la région du monde qui épargne le plus. Cela intéresse, bien sûr, l´UBS qui renforce son réseau dans la zone et entend, d´ici à trois ans, doubler les fonds qu´elle gère déjà.
Dans une région Asie-Pacifique battant tous les records d’épargne au monde, l’UBS en gère aujourd’hui quelque 26 milliards de dollars. John Frazer était de passage à Singapour. Le responsable de UBS Asset Management pour la région Asie-Pacifique qui était accompagné d’un membre de la direction générale du groupe suisse a déclaré vouloir doubler ce montant d’ici à trois ans.
Il compte surtout sur le Japon dont le taux d’épargne brut (revenu national disponible moins la consommation privée et la consommation des administrations publiques) est évalué à 35 pour cent du PIB en 1999 alors qu’il était de 21 pour cent en France, de 25 pour cent en Allemagne et de 14 pour cent aux Etats-Unis.
Pour mieux accéder à ce pactole, il vient de créer avec Mitsubishi Corp – la maison de commerce du premier conglomérat japonais – une société commune qui assurera, entre autres, la gestion de fonds dans le secteur de l’immobilier.
«La croissance des fonds que nous lèverons dans les pays voisins du Japon ne sera pas aussi spectaculaire. Nous nous donnons entre trois et sept ans pour atteindre le même objectif», déclare John Frazer. Cela s’explique par le fait que la crise financière asiatique de 1997 a frappé de plein fouet les classes moyennes émergentes et que la reconstitution de leur patrimoine n’est pas encore achevée. Elles sont devenues aussi plus prudentes après avoir spéculé, outre mesure, à la bourse et dans l’immobilier.
A l’exemple de son alliance avec Mitsubishi Corp au Japon, l’UBS négocie d’autres accords avec des partenaires locaux à Taiwan, en Chine et en Corée du Sud. John Frazer se refuse à les identifier pour le moment. Il se contente de dire qu’ils disposent de réseaux de distribution très étoffés.
Une chose paraît, toutefois, sûre: l’UBS n’est pas attirée que par la clientèle privée asiatique la plus riche. Celle-ci bénéficie, déjà, de ses soins les plus attentifs. Dans une région abritant la moitié de l’humanité, la banque suisse veut, désormais, assurer la distribution la plus large possible de ses fonds de placement, ceux du moins qui ne nécessitent qu’un investissement initial modeste. A Singapour, par exemple, elle vient d’introduire un fonds de titres de sociétés de biotechnologies, en attendant le lancement de sept autres produits financiers du même type dont certains sont adaptés à la demande locale.
Georges Baumgartner, Tokyo

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