L’UBS double son bénéfice sur neuf mois

Doublement du bénéfice, rendement des fonds propres tutoyant la barre des 20 pour cent: bien des grandes banques européennes pâliront d’envie devant les résultats à fin septembre présentés par l’UBS. Pourtant, comparaison n’est pas raison.

Doublement du bénéfice, rendement des fonds propres tutoyant la barre des 20 pour cent: bien des grandes banques européennes pâliront d’envie devant les résultats à fin septembre présentés par l’UBS. Pourtant, dans la banque comme ailleurs, comparaison n’est pas raison.

Plusieurs facteurs incitent en effet à relativiser la performance. Le bénéfice net sur neuf mois, de 5,179 milliards de francs, a été gonflé par près de 1,5 milliard de francs de produits exceptionnels hors exploitation, provenant pour l’essentiel de la vente de l’importante participation détenue dans la Rentenanstalt/Swiss Life. Par ailleurs, la débâcle, il y un peu plus d’un an, du fonds spéculatif LTCM, et les pertes qui en ont résulté, avaient considérablement détérioré les résultats 1998, marqués par une baisse de plus d’un tiers du bénéfice annuel.

Le montant des recettes tirées des affaires de négoce permet de mesurer l’ampleur du redressement opéré, et a contrario des dégâts subis l’an passé: plus de 6 milliards de francs cette année, contre moins de 600 millions en 1998 sur la même période, en raison essentiellement de «l’ardoise» laissée par LTCM.

Alors que le négoce a fait un bond, la gestion de patrimoine piétine. Cette activité, dont les dirigeants de l’UBS promettaient en début d’année qu’elle serait développée au détriment des affaires à hauts risques avec instruments dérivés, affiche des produits d’exploitation de 5 pour cent inférieurs à leur niveau de l’an dernier à la même époque.

Reste qu’avec un rendement des fonds propres de 19,5 pour cent, l’UBS se situe tout près de l’objectif supérieur qu’elle s’était assignée lors de l’annonce de la fusion, début décembre 1997, et fait ainsi très bonne figure dans le concert international. Ce rendement «à l’américaine» ne semble pourtant pas avoir convaincu les investisseurs: après l’annonce de ces résultats, l’action UBS était en baisse de 1,5 pour cent.

Joël Quilleré