L’Union européenne déclare la guerre aux limonades suisses

Les ventes en Europe des boissons sucrées suisses ont littéralement explosé ces dernières années. Trop, c’est trop! Pour rétablir le jeu de la concurrence, les Quinze ont décidé de les taxer lourdement.

Les ventes en Europe des boissons sucrées suisses ont littéralement explosé ces dernières années. Trop, c’est trop! Pour rétablir le jeu de la concurrence, les Quinze ont décidé de les taxer lourdement.

A l’origine du conflit : le sucre. Les producteurs suisses de limonades l’achètent au prix mondial alors que leurs concurrents des Quinze le payent au tarif européen. Un tarif en l’occurrence sensiblement plus élevé. Résultat : les minéraliers suisses disposent d’un avantage concurrentiel. Il leur a permis de se lancer à l’assaut de plusieurs marchés européens importants comme la France, la Belgique et les Pays-Bas.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La Suisse a exporté en 97, 62 millions de litres de boissons sucrées vers l’Union européenne. Une année plus tard, ce chiffre avait plus que doublé pour atteindre 129 millions de litres. De quoi inquiéter les producteurs européens. Ils ont fait appel à la Commission de Bruxelles. Elle leur a donné raison, estimant qu’il y avait distorsion de concurrence.

Pour corriger le tir, l’Europe s’apprête à percevoir un droit de douane de 10,5 pour cent sur les exportations suisses de limonades. Des négociations serrées sont encore en cours entre Berne et Bruxelles. Mais quoi qu’il arrive, le coup sera dur pour des entreprises comme Rivella et Feldschlösschen-Hürlimann. Elles exportent aujourd’hui leurs limonades et autres bières sans alcool sans droit de douane vers l’Europe. Désormais, elles devront s’acquitter d’une taxe. Comme quoi, le libre-échange a parfois des limites.

Olivier Thomas