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L’USS montera aux barricades dès l’automne

Le président de l'USS Paul Rechsteiner (à gauche) et le secrétaire dirigeant Serge Gaillard. Keystone

Vu la reprise économique, les syndicats suisses estiment qu´il est grand temps d´augmenter les salaires. Ils revendiquent la compensation du renchérissement pour tous et l´augmentation des bas salaires.

Pour l’Union syndicale suisse (USS), la reprise économique, qui a commencé il y a trois ans déjà, n’a pas profité aux travailleurs. Les augmentations de salaires peuvent être qualifiées de «misérables», a estimé mercredi à Berne le secrétaire dirigeant de l’organisation faîtière syndicale Serge Gaillard.

Bien que le renchérissement ait atteint en moyenne 1,2 pour cent l’an dernier, les salaires nominaux négociés par contrat n’ont été augmentés de plus de 1,5 pour cent que dans un très petit nombre de branches. Et deux d’entre elles se situent nettement au-dessous de ce chiffre: l’hôtellerie-restauration (0 pour cent) et les services sociaux et sanitaires (0,3 pour cent).

Les syndicats réclament également des salaires décents pour tous. La différence du traitement entre les simples employés et les managers ne cesse de croître. La Suisse se dirige donc de plus en plus vers une société à deux vitesses, affirme Hans Schäppi, vice-président du Syndicat industrie et bâtiment (SIB).

Dès la rentrée, les syndicats se battront donc pour qu’il n’existe plus de salaires inférieurs à 3000 francs net pour un travail à plein temps et pour que le renchérissement de la vie soit pleinement compensé. Concrètement, selon Serge Gaillard, ils devraient revendiquer 100 francs au minimum pour la compensation du renchérissement et 75 ou 100 francs pour l’augmentation des salaires réels.

Mais les syndicats indiquent se heurter à une «déréglementation» des négociations salariales. Celles-ci se font de plus en plus au niveau de l’entreprise, où ils ne possèdent pas de structures leur permettant d’exercer une influence suffisante. Ensuite, la compensation du renchérissement a été très largement remise en cause. Enfin, les salaires sont de plus en plus souvent négociés individuellement entre employeur et employé.

Ces négociations individuelles provoquent d’ailleurs des inquiétudes dans les milieux syndicaux. En effet, les employés qui disposent individuellement d’un faible pouvoir de négociation (par exemple parce qu’ils sont peu qualifiés) risquent de ne plus pouvoir augmenter leurs salaires en période d’essor économique. A contrario, ceux qui possèdent des qualifications rares ou les cadres peuvent obtenir de sensibles améliorations salariales.

Mais les syndicats ne désespèrent pas de pouvoir négocier collectivement et avec succès. En effet, l’an dernier, le nombre d’accords prévoyant des augmentations générales est reparti à la hausse, notamment parce que les syndicats ont porté cette question sur la place publique. Par ailleurs, les syndicats ont mieux réussi à mobiliser leurs troupes que les années précédentes en faveur d’augmentation salariales.

Olivier Pauchard

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