La Banque Cantonale de Genève avoue un milliard et demi de créances douteuses
Au secours, tout va bien! Malgré un discours résolument optimiste, le président de la Banque Cantonale de Genève (BCGe) reconnaît que son établissement devra vraisemblablement éponger 1,5 milliard de francs de découverts.
Au secours, tout va bien! Malgré un discours résolument optimiste, le président de la Banque Cantonale de Genève (BCGe) reconnaît que son établissement devra vraisemblablement éponger 1,5 milliard de francs de découverts.
La BCGe n’a pas été longue à réagir à l’article de «L’Hebdo» qui titrait jeudi matin que l’établissement genevois avait perdu «un milliard et demi». La Banque Cantonale a reconnu le jour même que depuis sa création en 1994, née de la fusion de la Banque Cantonale et de la Caisse d’Epargne, elle était «confrontée à des difficultés». La BCGe se voit contrainte de demander au Conseil d’Etat une augmentation de capital de 300 millions de francs.
Dans une conférence de presse tenue au siège de la banque, René Curti, le responsable des risques à la BCGe a annoncé que l’établissement devait provisionner 1,370 milliard de francs. «Provisions ne veut pas dire pertes», souligne-t-il. Toutefois, les chances de récupérer la mise sont qualifiées de «faibles». En clair, la banque cantonale ne devrait pas percevoir plus de 10 à 15 pour cent des sommes. A cela s’ajoutent 400 millions de pertes déjà avérées.
Parmi les mauvais payeurs, le président de la BCGe Dominique Ducret a cité le financier Nessim Gaon, qui sera bientôt contraint de vendre le Noga Hilton, et son frère Léon, en faillite depuis octobre. La banque a d’ailleurs porté plainte contre lui. Les impayés des Gaon s’élèveraient à 458 millions de francs!
Enfin, les responsables de la BCGe ont reconnu que leur établissement, qui appartient à 60 pour cent au Canton de Genève, à la Ville de Genève et à plusieurs autres communes, ne pouvait offrir à ses actionnaires qu’une rentabilité «insuffisante». On s’en serait douté.
Ian Hamel
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