«La DDC aide le peuple nord-coréen… pas le régime»
La Suisse consacre chaque année entre 4 et 5 millions de francs d'aide au développement à la Corée du Nord.
Sur place, Micheline Calmy-Rey ne pourra pas annoncer une augmentation de ce soutien, faute de moyens.
«Nous n’avons pas prévu d’augmenter ce montant. Ce n’est pas possible au vu des restrictions budgétaires», explique Werner Wirz, responsable pour la Corée du Nord à la Direction du développement et de la coopération (DDC).
C’est en 1995 que démarre la coopération. Dans l’urgence, l’aide suisse est surtout humanitaire à ce moment-là: il s’agit d’atténuer les conséquences de la famine en Corée du Nord. Berne envoie du riz, de la viande, des vêtements d’hiver ou encore des petits chauffages.
Dès 1997, ce dispositif d’urgence se transforme en aide au développement. La DDC dispose dès lors d’un bureau permanent à Pyongyang et soutient des programmes à moyen terme dans le domaine de l’agriculture. La tâche des quatre experts suisses sur place est d’améliorer et de sécuriser la production agricole.
«Aide à s’auto-aider»
«Nous travaillons principalement avec cinq coopératives agricoles nord-coréenes, trois au sud du pays et deux au nord dans la région montagneuse», précise le collaborateur de la DDC.
Le principe est celui de «l’aide à s’auto-aider»: la Suisse envoie par exemple des semences (maïs, soja, pommes de terre) ainsi que de petites machines agricoles. Ensuite, ces coopératives doivent assurer elles-mêmes, avec l’encadrement des experts, la production de semences.
La Suisse en fait-elle trop ou pas assez pour la Corée du Nord? C’est une enveloppe financière «typique pour un programme spécial en regard des pays de concentration qui peuvent toucher entre 10 et 30 millions de francs, explique Werner Wirz. Mais avec cette somme modeste, la relation coût-bénéfice atteint un impact remarquable».
Le collaborateur de la DDC assure en outre ne jamais avoir connu de problèmes de livraison de matériel ni de détournement d’argent.
«La DDC aide le peuple nord-coréen. Pas un sou n’arrive en main du régime stalinien, insiste-t-il. C’est l’un des pays les moins corrompus que je connaisse.»
swissinfo et les agences
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