La Suisse bloque des comptes de l’ancien chef d’Etat nigérian Sani Abacha
La Suisse a provisoirement bloqué des comptes appartenant à l'ancien chef d'Etat nigérian Sani Abacha, à ses proches et à d'autres personnes. Les autorités nigérianes les soupçonnent d'avoir «systématiquement pillé» la Banque centrale du Nigéria.
La Suisse a provisoirement bloqué des comptes appartenant à l’ancien chef d’Etat nigérian Sani Abacha, à ses proches et à d’autres personnes. Les autorités nigérianes les soupçonnent d’avoir «systématiquement pillé» la Banque centrale du Nigéria.
Sur demande du Nigéria, l’Office fédéral de la police (OFP) a ordonné mercredi le gel provisoire des comptes dans quatre banques de Genève et une banque de Zurich. L’OFP ignore encore l’importance des montants gelés.
Le 30 septembre dernier, le Nigéria avait demandé à la Suisse de bloquer à titre provisoire les avoirs de Sani Abacha, décédé en juin 1998, et demandé qu’on lui remette les documents bancaires correspondants. La demande concerne aussi les biens d’Alhaji Ismaila Gwarzo, ancien conseiller à la sécurité de l’ex-dictateur, Abubakar Attiku Bagudu, ancien ministre, quatre hommes d’affaires nigérians et un certain nombre de sociétés. Les autorités nigérianes les soupçonnent d’abus de confiance, d’escroquerie, de faux dans les titres et de blanchiment d’argent.
Le Nigéria dispose maintenant de trois mois pour présenter une demande formelle d’entraide judiciaire. Celle-ci devra notamment indiquer le rapport entre la procédure pénale engagée au Nigéria et les avoirs bloqués en Suisse. Après examen formel de la demande, l’OFP désignera les autorités appelées à exécuter l’entraide judiciaire.
Bien que la Suisse et le Nigéria ne soient liés par aucun traité d’entraide judiciaire, Berne a la possibilité d’accorder l’entraide sur la base du droit suisse et d’une garantie de réciprocité.
(SRI avec les agences)
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