La Suisse doit pousser à la création d’une assemblée parlementaire au sein de l’OMC
La commission des Affaires étrangères du Conseil national souhaite un interventionnisme accru des parlements nationaux dans les discussions sur la libéralisation du commerce mondial. Le point de vue de Pascal Couchepin, ministre suisse de l'Economie.
La commission des Affaires étrangères du Conseil national souhaite un interventionnisme accru des parlements nationaux dans les discussions sur la libéralisation du commerce mondial. Le point de vue de Pascal Couchepin, qui dirigeait la délégation suisse au sommet de l’OMC à Seattle.
Ce mardi, à Genève, le ministre suisse de l’Economie a répondu à la missive qui lui avait été adressée par la commission de politique extérieure du Conseil national. Bien qu’ouvert à cette idée, Pascal Couchepin a tenu à préciser que l’OMC devait d’abord «se montrer capable de se remettre en marche». Impuissante à trouver un consensus parmi ses 135 Etats membres, l’Organisation mondiale du commerce ne peut, selon le ministre suisse de l’Economie, se permettre dans l’immédiat d’augmenter encore le nombre de partenaires à ses négociations.
Autrement dit, Pascal Couchepin préfère attendre avant de défendre l’idée de la commission, qui souhaite être associée aux prochaines délégations suisses à l’OMC. Et sur ce point également, le ministre veut réfléchir. Il ne faudrait pas, selon lui, que l’intégration de parlementaires multiplie les opinions divergentes, une situation intenable dans le cadre de négociations multilatérales.
Cela dit, pour Pascal Couchepin, les parlementaires restent les meilleurs représentants de la société civile, meilleurs en tous cas que les représentants des ONG, qui frappent également à la porte de l’OMC, en Suisse comme dans le reste du monde.
La Suisse se retrouve donc confrontée aux mêmes problèmes que l’OMC. En clair, elle doit démocratiser son mode de négociations commerciales, sans pour autant que cela nuise à l’efficacité des pourparlers. Habitué aux processus de concertation, le gouvernement suisse a les moyens de répondre aux attentes de plus en plus pressantes de la société civile. Pour l’OMC, par contre, ce défi s’avère des plus complexes.
Frédéric Burnand
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