Le groupe Kudelski mise sur l’Asie

Kudelski, l'une des stars mondiales du numérique installée à Cheseaux, dans le canton de Vaud, part à la conquête de l'Asie. En un an, les ventes sur ce continent sont passées de 1 à 7 pour cent.

Kudelski, l’une des stars mondiales du numérique installée à Cheseaux, dans le canton de Vaud, part à la conquête de l’Asie. En un an, les ventes sur ce continent sont passées de 1 à 7 pour cent.

Le groupe, dirigé par André Kudelski, dont le chiffre d’affaires devrait progresser de 1998 à 1999 de 112,3 millions à 170 millions, voire 180 millions de francs, occupait déjà une position dominante en Europe et aux Etats-Unis. Dorénavant, il s’implante sur plusieurs marchés prometteurs d’Asie: la Chine, Hongkong, Taïwan, l’Inde et les Philippines.

Sa spécialité? Non pas les décodeurs, comme le croit généralement le public, mais la matière grise. Kudelski laisse à d’autres le soin d’assembler les pièces du puzzle. L’entreprise suisse, qui emploie autour de 200 salariés, essentiellement des ingénieurs, se présente comme un producteur de systèmes de gestion et de contrôle d’accès des abonnés pour les opérateurs TV.

Si le nombre d’abonnés de base à la télévision à péage reste faible en Asie, il devrait exploser rapidement. En raison même de l’importance de leurs populations, des pays comme la Chine, l’Inde ou les Philippines abritent des millions de personnes aisées.

Est-il encore possible de continuer à fabriquer en Suisse des produits vendus en Asie, un continent connu pour ses bas salaires? «Bien sûr, à condition qu’il s’agisse de produits à haute valeur ajoutée. Je reste dans le canton de Vaud presque par choix philosophique», commente André Kudelski. «Contrairement à d’autres pays, les salariés en Suisse romande savent qu’il existe d’autres cultures que la nôtre, d’autres façons de penser. Ils en tiennent compte dans leur travail. C’est un atout essentiel», souligne encore le patron du groupe Kudelski.

Ian Hamel