Le mot-clé de la Suisse à la FAO: «multifonctionnalité»
Cette semaine à Rome, devant la Conférence de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Suisse a expliqué ses intentions: elle veut aider les pays les plus pauvres à promouvoir une agriculture «multifonctionnelle».
Cette semaine à Rome, devant la Conférence de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Suisse a expliqué ses intentions: elle veut aider les pays les plus pauvres à promouvoir une agriculture «multifonctionnelle».
«Il n’y a pas de quoi pavoiser, on est en train de faire fausse route». Michel Pellaux, le chef de la délégation suisse à la Conférence bisannuelle de la FAO, ne pratique pas la langue de bois quand il s’agit de porter publiquement un diagnostic sur la situation alimentaire mondiale, trois ans après un Sommet qui avait pourtant fixé des objectifs clairs et précis. Il faut donc que chacun retrousse ses manches, et pas seulement les gouvernements, ajoute le directeur suppléant de l’Office fédéral de l’agriculture. Voilà d’ailleurs pourquoi la Suisse essaie d’en faire un peu plus en matière d’information sur les problèmes de sécurité alimentaire.
Le credo du développement agricole façon helvétique tient en deux mots: durable et multifonctionnel. Dans les couloirs de la FAO, à Rome, la délégation suisse s’efforce d’expliquer cette «multifonctionnalité» qu’elle défend avec énergie dans les instances internationales: chaque pays doit pouvoir s’assurer d’un niveau suffisant d’auto-approvisionnement, son agriculture doit participer à la sauvegarde de la biodiversité et de la fertilité des terres, il faut développer les activités économiques des régions et promouvoir l’habitat décentralisé.
La Suisse se veut rassurante. Non, ce n’est pas une forme déguisée de protectionnisme, car cette stratégie-là «permet le développement d’une agriculture productive et ouverte au marché, mais aussi respectueuse de l’homme, des animaux et de l’environnement». Oui, c’est dans cette direction-là que la Coopération suisse entend poursuivre son engagement sur le terrain. Elle consacre déjà un tiers de son budget au financement de programmes agricoles. Elle entend aussi «lutter contre la discrimination des femmes, qui est l’une des principales causes de la pauvreté: pauvreté et faim se déclinent d’ailleurs au féminin!»
Bernard Weissbrodt
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