Des perspectives suisses en 10 langues

Les Genevois testent le e-voting pour la Suisse

Des tests menés en décembre 2001, à Genève déjà, ont démontré que le vote par Internet n'était pas encore fiable. Keystone

A Genève, les jeunes jouent les citoyens virtuels. Les votations de ce week-end ont servi de test grandeur nature au futur vote via Internet.

Depuis une quinzaine de jours, seize mille élèves et apprentis des établissements secondaires du canton de Genève sont invités à participer à un «vote en blanc virtuel» sur les différentes questions soumises aux scrutins populaires fédéraux et genevois de ce week-end.

Pour expliquer l’expérience, les autorités genevoises ont même écrit aux parents d’élèves pour les convaincre que «les jeunes pouvaient être un public particulièrement intéressé par ce nouveau mode de participation civique».

En soi, la démarche n’a rien d’original. Les collèges et les écoles professionnelles organisent régulièrement depuis de nombreuses années des simulations citoyennes destinées à susciter la participation des jeunes à la vie politique.

La nouveauté, c’est Internet. Son usage dans les processus démocratiques répond à une demande croissante, y compris parmi les Suisses de l’étranger. Genève, Neuchâtel et Zurich, avec l’appui de la Confédération, travaillent actuellement sur des projets pilotes de vote électronique.

Questions de fiabilité et de sécurité

Les premiers tests déjà menés à Genève à échelle plus réduite (notamment en décembre dernier avec 500 étudiants) ont démontré que le vote par Internet est encore loin de la fiabilité totale.

Les experts, en début d’année, avaient certes conclu, à une exception près, que le système informatique utilisé à Genève offrait «un bon niveau de sécurité pour tout ce qui est sous le contrôle de l’Etat».

Le principal maillon faible, disaient-ils, c’est ailleurs qu’il faut le chercher, c’est-à-dire sur le réseau Internet, sur le PC du citoyen et dans son comportement face à l’ordinateur, sans parler des risques de malveillance, de falsification, de contamination ou d’attaque massive.

Pour une fois, bienvenue aux pirates!

L’Etat a donc remis l’ouvrage sur le métier. Des spécialistes ont élaboré un modèle de confiance de haute sécurité et délivré un certificat numérique qui préserve la confidentialité et l’intégrité des informations échangées.

L’électeur peut vérifier qu’il est réellement connecté au site officiel et que personne n’a abusé de son identité. Son vote n’apparaîtra pas non plus en clair sur son écran, au grand dam des indiscrets, curieux et autres voyeurs.

Du côté de l’Etat, on garantit aussi que les votes et les données personnelles des votants seront stockées de manière totalement séparée sans aucun recoupement possible.

Et, pour l’occasion, on a même embauché des experts indépendants spécialisés dans les transactions commerciales sécurisées pour jouer les «hackers», autrement dit pour pirater le système de l’extérieur et par tous les moyens. Question de prouver son absolue sécurité. Ou ses failles!

Pour le moment, et de ce point de vue, l’exercice semble une réussite. Les attaques déjà lancées ont toutes échoué, dit-on à la Chancellerie de l’Etat.

Par contre – et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, mais est-ce vraiment une surprise? – le taux de participation des jeunes s’annonce plus faible que prévu. Sans que l’on ne puisse encore l’expliquer.

swissinfo/Bernard Weissbrodt à Genève

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision