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Les milliardaires français se réfugient en Suisse romande

Le charme des rives du lac Léman, mais surtout la faible fiscalité suisse, attirent toujours les grosses fortunes étrangères et notamment françaises.

Le charme des rives du lac Léman, mais surtout la faible fiscalité suisse, attirent toujours les grosses fortunes étrangères et notamment françaises.

Si l’on en croit le magazine «Bilanz», les cantons de Genève et de Vaud hébergent au moins onze français avec une fortune personnelle qui varie entre 100 millions et 9 milliards de francs suisses. Le mensuel alémanique recense depuis 1989 les résidents en Suisse qui possèdent une fortune d’au moins 100 millions de francs. Cette année, la liste est passée de 250 à 300 personnes et sur les 83 milliardaires classés, on trouve 45 étrangers, comme le britannique Bernie Ecclestone (Formule 1), le suédois Ingvar Kamprad (meubles Ikea) ou le hollandais Alfred Heineken (bières).

Mais on constate surtout l’apparition de sept nouveaux noms en provenance de France. Ainsi, à côté du couturier Pierre Cardin ou des familles Wertheimer (groupe Chanel) et Bich (stylos Bic, etc.) apparaissent désormais Pierre Castel (eaux minérales, vins), les familles Lescure (électroménagers SEB), Defforey (supermarché Carrefour) et Despature (textiles Damart) ou encore Jean Taittinger (champagnes, hôtel, restaurant, etc.) et Francis Wahl (photographie). Signalons aussi la présence de François Dalle (L’Oréal) et d¹Alain Prost (F1).

Si l’on fait la somme de l’estimation de fortune de ces personnes, au total c’est entre 15 et 18 milliards de francs suisses qui échappent à l’avidité du fisc français. Cette fuite semble irriter de plus en plus le gouvernement socialiste qui vient d’ailleurs d’accroître encore son arsenal répressif. L’Assemblée nationale a adopté fin novembre un projet de loi visant la suppression du secret professionnel pour les avocats, les notaires ou les médecins. Ils devront, en cas de contrôle fiscal, communiquer au fisc des informations sur leurs clients.

Par ailleurs, si cette loi est confirmée, il sera impossible de payer un objet ou un service en liquide au-delà d’un montant de 20 000 francs français (5000 francs suisses) contre 50 000 francs actuellement. En plus, le taux des amendes en cas «d’oubli» de déclaration sera porté de 40 pour cent à 80 pour cent. Le fisc s’attaque ainsi à la fraude des commerçants, antiquaires et autres agents immobiliers qui se font payer cash, sans facture. L’Etat français espère que ce tour de vis permettra de contenir la fraude fiscale qui atteint chaque année quelques 230 milliards de francs français. Les spécialistes estiment que ces mesures pourraient surtout faire le bonheur du fisc suisse qui récupérera encore de nouveaux contribuables.

Luigino Canal

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