
Les profits du Crédit Suisse font la « une » de la presse nippone
Parfum de scandale autour des bénéfices considérables du Crédit Suisse First Boston au Japon. Et pour cause, selon les Japonais, les profits de la banque d'affaires du groupe helvétique proviendraient d'activités douteuses, sinon illégales.
Parfum de scandale autour des bénéfices considérables du Credit Suisse First Boston au Japon. Et pour cause, selon les Japonais, les profits de la banque d’affaires du groupe financier helvétique proviendraient d’activités douteuses, sinon illégales.
Ces trois dernières années, Shinji Yamada, le responsable des produits dérivés chez Credit Suisse First Boston à Tokyo, gagna entre 2 millions et demi et 3 millions de francs par an. De coquets revenus mais qui viennent de lui coûter son arrestation par la police. Pas parce que les opérations sur produits dérivés qu’il effectuait pour cacher à l’étranger les dettes de banques japonaises au bord de la faillite étaient illégales. Le Ministère japonais des Finances les a longtemps tolérées. Mais parce qu’il entrava l’enquête des autorités japonaises par la destruction de documents.
L’on comprend, aujourd’hui, pourquoi Shinji Yamada était bien payé. Sur cinq ans, entre 1994 et 1998, il rapporta à sa banque plus de 400 millions de francs en commissions avec ses opérations de camouflage de dettes. Cette estimation, sans doute conservatrice, émane du journal « Yomiuri ». Lequel ajoute qu’elles atteignirent entre 30 et 40 pour cent de l’ensemble des bénéfices du Crédit Suisse au Japon certaines années.
Ce ne serait pas trop gênant si Shinji Yamada n’était pas considéré comme un protégé d’Allen Wheat, le « chief operating officer », le responsable de toutes les activités de Credit Suisse First Boston dans le monde. Lors d’une récente réunion de cadres du groupe suisse aux Etats-Unis, Shinji Yamada et son équipe furent félicités pour les bénéfices fabuleux qu’ils généraient. Allen Wheat a toujours eu la réputation d’être un patron agressif. Son protégé Shinju Yamada ne l’était sans doute pas moins. Aujourd’hui, il sert de bouc émissaire.
Georges Baumgartner

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