Locataires, n’acceptez aucune hausse de loyer!
L’Association suisse des locataires met en garde: même si les taux hypothécaires augmentent à nouveau, cela ne justifie pas une hausse des loyers. Au contraire, dit l’ASLOCA, la baisse des loyers est toujours d’actualité.
L’Association suisse des locataires met en garde: même si les taux hypothécaires augmentent à nouveau, cela ne justifie pas une hausse des loyers. Au contraire, dit l’ASLOCA, la baisse des loyers est toujours d’actualité.
De 1993 à 1999, les intérêts hypothécaires sont passés de 7 pour cent à 4 pour cent. Mais la majorité des bailleurs n’a pas répercuté cette baisse sur les loyers, dénonce l’ASLOCA. Conséquence: cette année, les locataires suisses ont payé 5,2 milliards de francs en trop.
Ces dix dernières années, les hausses des taux hypothécaires, elles, ont été largement répercutées sur les loyers, alors que les baisses n’ont pas été prises en compte ou partiellement seulement, selon un rapport commandé par l’Association suisse des locataires. Les loyers représentant 22 pour cent des dépenses des ménages, les revenus des locataires ont donc été massivement redistribués vers les propriétaires, ajoute Rudolf Strahm (à gauche), président de la section alémanique de l’ASLOCA.
Aujourd’hui, l’association met en garde contre de nouvelles augmentations de loyers. En novembre, plusieurs banques cantonales ont annoncé une hausse de leurs taux hypothécaires ( 1/4 pour cent environ). Les bailleurs s’empressent donc d’envoyer des avis de majoration à leurs locataires. Surtout en Suisse alémanique. En Suisse romande, les hausses sont encore très rares. Seuls quelques cas ont été signalés dans le canton de Vaud, précise Nils de Dardel, secrétaire général de la section romande de l’ASLOCA. Cette différence s’explique: peu de baisses de loyers ont été consenties en Suisse romande à la suite de la diminution des taux.
Mais le danger existe. Selon Michel Bise (à droite), président de l’ASLOCA, il faut s’attendre à des augmentations, partout en Suisse, probablement l’année prochaine déjà. Des hausses qui ne sont justifiées dans aucun cas, ou presque. Au contraire, la grande majorité des locataires sont encore en droit de demander une diminution de leur loyer.
Enfin, conseils pratiques de l’ASLOCA: le locataire qui reçoit un avis de majoration de loyer doit faire opposition dans les trente jours maximum. «Il doit le faire!», affirme Nils de Dardel. Celui qui n’agit pas perd le droit de demander une diminution à l’avenir, même si elle est légitime. Même s’il a bénéficié d’une diminution (le plus souvent, la baisse des taux n’a été répercutée que partiellement) et d’autant plus, s’il n’en a pas obtenu, il peut s’opposer à une augmentation. Et simultanément, le locataire peut déposer une demande de baisse de loyer.
Alexandra Richard
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