Marché des semences : bientôt des poursuites contre Novartis

Selon le Financial Times, des actions anti-trust seront intentées d'ici à la fin de cette année contre les géants des biotechnologies, dont le suisse Novartis. A l'origine de ces poursuites : une fondation et des fermiers américains.

Selon le Financial Times, des actions anti-trust seront intentées d’ici à la fin de cette année contre les géants des biotechnologies, dont le suisse Novartis. A l’origine de ces poursuites : une fondation et des fermiers américains, ainsi que des agriculteurs du monde entier.

Réunis autour de l’économiste et auteur Jeremy Rifkin, les pourfendeurs américains des organismes génétiquement modifiés accusent les géants de la biotechnologie que sont le Suisse Novartis et les Américains Monsanto et DuPont de se concerter pour contrôler le marché agricole mondial.

Novartis affirme qu’il n’existe aucune preuve d’un contrôle de ce marché. Mais Michael Hausfeld, qui représente les futurs plaignants, souligne que la loi américaine sur les monopoles, n’oblige pas ses clients à prouver que le marché est déjà affecté par la domination de quelques entreprises. Tout en relevant que les marchés du maïs, du soja et du coton sont déjà contrôlés à plus de 80 pour cent par l’industrie de la biotechnologie, l’avocat indique que la loi américaine permet aux plaignants de montrer simplement que ces sociétés ont adopté des pratiques commerciales susceptibles de conduire à un monopole. “Nous n’avons pas à prouver qu’il y a complot, car la preuve est dans le marché, or, le potentiel de graves abus du marché existe”, déclare ainsi M. Hausfeld. Selon l’avocat, Novartis, Monsanto et DuPont imposent notamment aux agriculteurs des contrats de fourniture de semences transgéniques à l’année, avec interdiction de réutiliser les graines d’une année sur l’autre, ce qui oblige les agriculteurs à des dépenses supplémentaires importantes dans la mesure où les graines génétiquement modifiées sont plus chères que les graines dites naturelles.

Michael Hausfeld précise que les poursuites seront lancées à la mi-novembre et que les mouvements qui sont à l’origine de ces poursuites ont l’intention, de se “coordonner” avec les services anti-trust du Département américain de la Justice.

Washington, Marie-Christine Bonzom