Nouvelle perte d’emplois au Credit Suisse Group

Au siège du GSG, à Zurich, c'est le temps des économies. Credit Suisse Group

Le Credit Suisse Group supprimera 500 emplois d'ici fin 2003. Ce dégraissage touche le secteur des affaires avec la clientèle privée en Suisse.

Le Credit Suisse Group (CSG) compte utiliser au maximum le jeu des départs naturels, indique-t-il mercredi dans un communiqué. Les services à la clientèle sont les premiers concernés par ces 500 suppressions d’emplois, dont le groupe attend 100 millions de francs d’économies, a précisé son porte-parole Jean-Claude Darbellay.

Toute la Suisse est concernée. Il n’est par contre pas question de toucher au réseau des agences. La mesure vise à supprimer des doublons entre la banque de détail et la banque privée. Les deux secteurs pouvaient s’adresser à des clients possédant entre 200 000 et 500 000 francs de fortune, ce qui nuisait à l’efficacité.

«Aisé» dès 250 000 francs

A l’avenir, les personnes disposant d’une fortune d’au moins 250 000 francs seront du ressort de la banque privée, qui offre des services et des produits financiers plus sophistiqués aux clients aisés et fortunés. Les autres dépendront de la banque de détail.

«Il s’agit de répondre au climat boursier moins favorable et d’affiner nos structures», a ajouté Jean-Claude Darbellay. Le CSG s’est concentré l’an dernier sur deux pôles, Credit Suisse First Boston (CSFB) pour la banque d’affaires et Credit Suisse Financial Services (CSFS) pour les services financiers.

Lors de l’annonce de cette restructuration, en juillet, il avait été précisé qu’aucune suppression d’emploi n’était à l’ordre du jour. Mais, un mois plus tard, à l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, le CSG rendait public la suppression de 700 à 800 postes d’ici 2003, essentielement en Suisse, au sein de CSFS.

L’opération doit permettre d’économiser 600 à 650 millions de francs, auxquels s’ajoutent les 100 millions annoncés mercredi. Le CSFB est aussi lourdement touché, puisque 2800 suppressions d’emplois ont été annoncées jusqu’ici, principalement aux Etats-Unis.

«Pas une surprise»

Pour les analystes, ces suppressions d’emplois ne sont pas une surprise. Elles s’insèrent dans la réorganisation de la banque, estime Regina Anhorn, analyste à la Banque Lombard Odier & Cie. Les économies réalisées permettront de compenser au moins partiellement les effets négatifs de la déprime des marchés.

Quant à la baisse du titre à la Bourse suisse, – 4,4% à 51,90 francs vers 12h00, elle s’explique par un recul généralisé des marchés, selon Mme Anhorn. A la même heure, l’indice des valeurs vedettes, le SMI, reculait de 2,5%, à 6172 points.

Reclassement interne

L’Assocation suisse des employés de banque (ASEB) compte sur les mesures de reclassement interne pour atténuer l’effet des compressions de personnel. Pour l’heure, les perspectives sur le marché de l’emploi sont mauvaises, d’autres banques ayant annoncé des mesures similaires, a rappelé la secrétaire centrale de l’ASEB, Mary-France Goy.

swissinfo avec les agences