
Nouvelles menaces contre le Crédit Suisse au Japon
Déjà privé de l'une de ses licences pour avoir aidé des banques nippones à dissimuler leurs pertes, le groupe suisse est aujourd'hui accusé par la police japonaise des banques de faire notamment obstruction à une enquête officielle.
Déjà privé de l’une de ses licences pour avoir aidé des banques nippones à dissimuler leurs pertes, le Crédit Suisse risque aujourd’hui d’être traduit en justice. La police japonaise des banques menace, en effet, de porter plainte contre le groupe suisse, qu’elle accuse notamment d’obstruction à une enquête officielle.
Le Crédit Suisse a déjà été sévèrement puni au Japon. Il a perdu l’une de ses licences bancaires, du jamais vu, ici, depuis la fin de la guerre. Il a perdu sa réputation, et avec elle une bonne partie de sa clientèle japonaise. Du coup, maintenir une présence de plus de 500 personnes au Japon deviendra plus coûteuse.
Pourtant, les autorités japonaises ont le sentiment que le Crédit Suisse s’en tire encore à trop bon compte. Hideichiro Hamanaka, le numéro deux de la FSA, cette police des banques, déclare aujourd’hui que son agence prépare une action en justice contre la banque suisse pour destruction de documents, entrave à l’enquête de ses inspecteurs ou encore tromperies des responsables du Crédit Suisse.
L’on estime à plus d’un milliard et demi de dollars le montant des commissions perçues par le Crédit Suisse en échange de ses services de camouflage à l’étranger des pertes des banques japonaises. Deux des plus grandes d’entre elles sont, entre-temps, tombées en faillite. Or le contribuable japonais a déjà été sollicité jusqu’à hauteur de 650 milliards de dollars pour assurer le sauvetage de ses banques.
Les autorités japonaises ont certes leur part de responsabilité. Elles ont laissé faire le Crédit Suisse aussi longtemps que cela les arrangeait. Aujourd’hui, elles sont vindicatives, prises d’un sentiment très nationaliste de méfiance totale envers l’étranger : ce Crédit Suisse qui a profité jusqu’à l’écoeurement de la crise bancaire japonaise.
Georges Baumgartner

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