OGM: Greenpeace relance le débat en Suisse
Face aux accusations de Greenpeace sur les poulets nourris avec du fourrage contenant des OGM, Migros promet de régler le problème ces prochaines semaines. De quoi favoriser davantage les produits «bio» déjà très en vogue en Suisse.
Face aux accusations de Greenpeace sur les poulets nourris avec du fourrage contenant des OGM, Migros, le plus gros producteur suisse de volaille, promet de régler le problème ces prochaines semaines. De quoi favoriser davantage les produits «bio» déjà très en vogue en Suisse.
Le transgénique fait peur, bien plus encore que les engrais chimiques, autant, probablement, que la maladie de la vache folle qui frappe les bovins, que la salmonellose transmise par les oeufs, ou encore que le phénol détecté l’an dernier dans des canettes de Coca. Face à cette multiplication des «menaces» sur la santé des consommateurs, le marché des produits biologiques ne cesse de s’accroître en Suisse.
En une petite dizaine d’années, les acheteurs de «bio» sont passé de 1 pour cent à plus de 15 pour cent. Et les accusations portées, cette semaine, par Greenpeace, contre les poulets de la Migros nourris avec du fourrage contenant des OGM ne fait que renforcer l’anxiété des Suisses.
Il ne faut pourtant pas, en l’occurrence, se méprendre sur la probité de la Migros. Les poulets en question font en effet partie des produits M-Sano, un label qui garantit textuellement une «alimentation respectueuse de l’animal». Et rien de plus.
Outre sa ligne M-Sano, la Migros dispose d’un véritable label «Bio», qui respecte, lui, les exigences de l’agriculture biologique. Mais la pression est forte. Raison pour laquelle la Migros a répondu aux attaques de Greenpeace en promettant de garantir l’absence d’OGM dans sa ligne M-Sano d’ici à quelques semaines. Et cela, alors qu’aucune loi ne l’y oblige.
Cette offensive de Greenpeace se développe sur un terrain propice. Depuis une dizaine d’années, la Suisse assiste à un gigantesque essor du marché «bio». La Coop, leader dans ce domaine, a vu ses ventes augmenter de 35 pour cent, l’an dernier, et la Migros de quelque 25 pour cent.
Aujourd’hui, le marché du «bio» représente 4,5 pour cent du marché global. Ce qui fait des Suisses les champions de la consommation de produits biologiques au plan mondial.
Cet engouement est, d’ailleurs, si grand, que les producteurs ont de la peine à répondre à la demande. Pourtant le nombre de «fermes biologiques» est passé de 938, en 1991, à 5 049, en 1999.
Il y a 10 ans, le «bio» ne concernait que des écologistes acharnés. Aujourd’hui. on est passé d’une production marginale, d’un marché de niches, comme disent les spécialistes, à une production à grande échelle de produits biologiques.
Catherine Miskiewicz
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