OMC : le nouveau patron arrive à Genève
Mike Moore s’est installé officiellement mercredi dans le bureau du directeur général de l’OMC. Le Néo-Zélandais devra, tout de suite, trancher dans le vif des sujets qui figurent au menu de la plus ambitieuse des négociations commerciales.
Mike Moore s’est installé officiellement mercredi dans le bureau du directeur général de l’Organisation mondiale du commerce. Le Néo-Zélandais n’aura pas loisir de contempler le décor. Il devra, tout de suite, trancher dans le vif des sujets qui figureront au menu de la plus ambitieuse des négociations commerciales.
La nomination de Mike Moore, en juillet, c’était déjà la chronique d’une bataille annoncée. Depuis des mois, les pays membres de l’OMC tentaient de départager deux candidatures irréductibles. Il fallait faire vite car le calendrier prévoyait le lancement, fin novembre à Seattle aux Etats-Unis, d’un nouveau cycle de négociations commerciales. On a fini par couper la poire en deux: le Néo-Zélandais dirigera l’organisation pendant trois ans, son concurrent thaïlandais Supatchai Panitchpakdi prendra le relais les trois années suivantes. Le premier ouvrira le bal, le second jouera l’accord final.
Cela, c’est le scénario optimiste. Mais ce bras de fer pour le siège de directeur démontre qu’à l’OMC l’esprit de compétition l’emporte largement sur les promesses de coopération. Les contentieux entre pays riches se multiplient: acier, bananes, boeuf aux hormones, et j’en passe. L’opposition entre nations industrialisées et pays en développement se durcit à coup d’arguments sociaux et écologiques. Dans ces conditions, ce que l’OMC a pompeusement baptisé «le cycle du millénaire» pour la libéralisation d’autres marchés comme l’agriculture, les textiles ou les services est promis à de grosses turbulences. Dans ce contexte, Mike Moore devra jouer les arbitres. Sa devise, c’est que «tout le monde y gagne». Pour cela, il lui faudra convaincre la multitude d’associations populaires qui, de par le monde, veulent à tout prix empêcher un quelconque élargissement des pouvoirs de l’OMC. Il fera chaud au-delà de l’an 2000.
Bernard Weissbrodt

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.