
OMC : Mike Moore veut accorder la priorité aux plus faibles
Mercredi à Genève, le Néo-Zélandais s’est installé dans ses fonctions de directeur général de l’Organisation mondiale du commerce. Et il annonce d'emblée la couleur : les pays les plus faibles doivent aussi pouvoir bénéficier du système de libre-échange.
«Qui sème la misère, récolte la colère» proclamait une pancarte de manifestants devant le portail de l’OMC. Mike Moore ne l’a peut-être pas vue. Mais si, avant de se lancer en politique, il a vraiment pratiqué les petits métiers – maçon, paysan, imprimeur – mentionnés dans ses fiches biographiques, c’est le genre de slogans auxquels il ne doit pas être indifférent.
Sa première intervention transpire en tout cas davantage le discours syndical que la rhétorique patronale. Il promet aux pays les plus faibles, les exclus du progrès, ceux à qui l’on a collé l’étiquette de moins avancés, qu’ils seront écoutés, intégrés dans le commerce mondial et associés au partage des bénéfices.
Le nouveau patron de l’OMC voit bien la contradiction qu’il y a, d’une part, à faire l’éloge d’un système qui a mené les uns vers des niveaux de vie jamais atteints dans l’histoire et, d’autre part, à se résoudre, non sans un certain fatalisme, à voir sur la planète trois milliards de gens vivre avec moins de deux dollars par jour.
Les solutions ? C’est maintenant qu’il faut les trouver, pas dans sept ou huit ans, ajoute Mike Moore. Maintenant, cela veut dire concrètement que la bataille contre la pauvreté doit être l’une des priorités du prochain sommet de Seattle, aux Etats-Unis. Et autre chose qu’un slogan à l’usage des nantis.
Bernard Weissbrodt

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