Organisations patronales suisses : nouvelle tentative de fusion

Après l'échec, en septembre, de la fusion entre les trois organisations patronales suisses, la SDES et le Vorort remettent l'ouvrage sur le métier.

Après l’échec, en septembre, de la fusion entre les trois organisations patronales suisses, la SDES et le Vorort remettent l’ouvrage sur le métier.

La Société pour le développement de l’économie suisse, et le Vorort, l’Union suisse du commerce et de l’industrie, entendent mener à bien leur rapprochement.

Le projet de fusion des trois associations patronales avait été lancé en juin, déjà, par le Vorort. Mais ce projet, véritable OPA sur le patronat, devait rencontrer en septembre un rejet massif de l’UPS, l’Union patronale suisse. Justification officielle de Claude Frey, le vice-président de l’UPS : «Une organisation comme la nôtre, qui s’occupe des rapports sociaux, a de bonnes raisons de rester indépendante, surtout dans le contexte actuel».

En clair, plusieurs membres de l’UPS auraient craint une mainmise, voire un putsch, du Vorort, représentant les intérêts de la grande industrie face aux petites et moyennes entreprises.

En présentant le projet de fusion, en juin, Andres Leuenberger (photo), le patron du Vorort, avait effectivement prôné le modèle américain : moins d’impôts, moins d’Etat, moins de normes et de règlements pour les PME.

Face à ce programme, selon le journal «Le Temps», des personnalités bien placées n’auraient dès lors pas hésité à mettre en garde contre une prise de pouvoir des grandes associations de la chimie, emmenées par Christoph Blocher, et de l’industrie des machines, prise de pouvoir destinée à imposer une ligne ultra-libérale plus stricte, plus dure, sans compromis. Bref, une politique mettant en danger l’Etat social.

Dominique Boillat