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Pourquoi Hero veut se retirer de la Bourse suisse

Hero compte sur la détermination des actionnaires. Hero

Au vu de l'évolution défavorable des marchés, la direction du groupe Hero souhaite se retirer de la Bourse suisse.

Certains analystes estiment que le prix de rachat ne reflète pas la valeur réelle de la société.

Le groupe alimentaire suisse Hero veut quitter la Bourse suisse. Elle offrira donc aux actionnaires un montant net de 160,25 francs par titre Hero. Un montant qui représente une prime de 9,8% par rapport aux 146 francs auquel le titre se négociait hier avant la suspension de la cotation demandée par le groupe.

L’opération se fera par le biais de la société zougoise FIM qui appartient à Arendt Oetker, actionnaire majoritaire du groupe Hero. La période d’offre durera treize jours de bourse et le prospectus sera publié le 14 avril.

Des volumes d’échanges très faibles

La direction justifie sa décision par le faible nombre de titres en circulation auprès du public et l’évolution défavorable du cours depuis plusieurs mois.

«C’est vrai que peu d’analystes couvrent cette société et que les volumes d’échanges quotidiens restent assez faibles», constate Mario Montagnani.

L’analyste de la banque Pictet à Genève précise en outre que «le management n’était pas satisfait de la façon dont la valeur était perçue par le marché».

Mais il faut dire qu’au vu de la faible proportion du capital à disposition des actionnaires publics, de tels écueils étaient prévisibles. Sachant que le titre fluctue à des niveaux historiquement bas, l’opération devient véritablement intéressante pour l’actionnaire majoritaire Arendt Oetker.

L’offre reflète-t-elle la valeur réelle de la société?

Le prix de 160,25 francs représente certes une prime de 18% par rapport au niveau moyen du cours sur les trente derniers jours, mais correspond-il à la valeur réelle de la société?

C’est la question que devraient se poser les actionnaires. «Le prix de rachat n’est pas bon», estime pour sa part Alain Oberhuber, analyste de la banque Lombard Odier Darier Hentsch (LODH) à Zurich.

D’après ses estimations, un prix de 185 francs serait plus adéquat. Certes, la compagnie connaît des problèmes sur le marché allemand, mais les perspectives de croissance des marchés espagnol, suisse et américain ne justifient pas le prix offert par FIM.

Les actionnaires trancheront

Le succès de l’opération dépend donc de la détermination des actionnaires. Accepteront-ils de se débarrasser d’une valeur qui reste difficile à écouler sur le marché compte tenu du faible nombre de titres en circulation?

Ou préfèreront-ils attendre que le marché revienne à de meilleures dispositions pour éviter de perdre de l’argent? La réponse leur appartient.

swissinfo, Jean-Didier Revoin

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