Sabena et Virgin Express: flirt sous l’œil de SAir Group

Paul Reutlinger, le patron suisse de Sabena, juge positif le bilan de la collaboration avec la compagnie «low cost» Virgin Express. Dans un entretien accordé à SRI/Swissinfo, il parle d’un rôle de pionnier.

Paul Reutlinger (photo), le patron suisse de Sabena, juge positif le bilan de la collaboration avec la compagnie «low cost» Virgin Express. Dans un entretien accordé à SRI/Swissinfo, il parle d’un rôle de pionnier. Reste à savoir si SAir Group, qui s’apprête à prendre la majorité de Sabena, s’inspirera de l’expérience.

Si vous commandez un billet Bruxelles-Rome à Sabena, vous l’obtiendrez généralement à un prix modeste, mais l’on vous avertira que le vol est opéré par Virgin Express, une compagnie dite «low cost» lancée par le remuant Britannique Richard Branson.

Depuis trois ans Sabena confie à Virgin Express une partie de ses vols pour Londres, et depuis 1997 tous ses vols pour Barcelone et Rome. Une pratique qui tranche avec celle de SAir Group, propriétaire de Swissair et de 49,5 pour cent de Sabena, en attendant l’acquisition prévue d’une participation majoritaire.

Paul Reutlinger, PDG de Sabena, ne cache pas les problèmes survenus au début. La qualité de l’offre de Virgin Express «laissait à désirer», et les passagers ne comprenaient pas les subtilités de ce produit hybride: malgré le prix bas, ils pensaient acheter un billet Sabena et se retrouvaient dans un avion Virgin Express, avec un service minimal, pas le moindre sandwich et des boissons payantes.

En Suisse, SAir est à couteaux tirés avec une autre compagnie «low cost», Easy Jet, qui fait de la lutte contre Swissair une croisade à grand spectacle. SAir pratique le franchisage avec la compagnie britannique Flightline à destination de Turin, Bologne et Venise, ainsi que Manchester depuis cet hiver, mais il ne s’agit pas de vols «low cost»: le service à bord est semblable à celui de Swissair.

Pour Paul Reutlinger, la collaboration avec Virgin Express «s’inscrit dans un rôle de pionnier que Sabena a toujours eu». Le patron de Sabena affectionne «les solutions innovatrices et peut-être parfois peu orthodoxes». SAir est plus prudent: Jean-Claude Donzel, porte-parole pour la Suisse romande, indique que SAir n’a «pas de plan» dans le registre du «low cost».

Thierry Zweifel