Seattle: le malaise de la mondialisation
La conférence ministérielle de l’OMC s’est achevée sur un échec. Les 135 pays membres ne sont pas parvenus à s’entendre sur le lancement d’un nouveau cycle de négociations. Echec qui est aussi le symptôme d’un malaise face à la mondialisation.
La conférence ministérielle de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce, s’est achevée, à Seattle, sur échec. Les 135 pays membres ne sont pas parvenus à s’entendre sur le lancement d’un nouveau cycle de négociations. Echec qui est aussi le symptôme d’un malaise face à l’évolution de l’économie de la planète.
Ceux qui étaient venus à Seattle pour protester contre l’OMC ont toutes les raisons d’être satisfaits: au-delà de l’échec des négociations c’est une certaine conception de la mondialisation de l’économie qui a maintenant du plomb dans l’aile.
Les négociateurs européens, comme leurs homologues américains, n’ont ainsi pas caché que leur intransigeance était moins économique que politique. Pas question, en somme, de revenir devant l’opinion publique avec un compromis boiteux. Et pas question, surtout, d’aller trop vite en besogne.
Les protestations massives organisées à Seattle ont démontré que les sociétés civiles y voyaient de moins en moins clair dans ce processus de globalisation trop souvent synonyme d’insécurité et de précarité. Et elles ont confirmé aussi la très mauvaise image de l’Organisation mondiale du commerce, dont les procédures de décision opaques ont encore accru l’impopularité.
Reste maintenant à tirer les leçons de cet échec, dont il ne faut pas exagérer l’importance commerciale. Car, en coulisses, les négociations reprendront sans doute vite.
La première leçon, simple, consiste à dire que l’OMC en tant que telle doit se réformer si elle veut redevenir crédible. Et la seconde, plus compliquée, consiste à revenir autour du tapis vert des négociations à un moment plus propice.
Bref, l’OMC va devoir faire preuve de plus d’efficacité et d’un meilleur calendrier si elle veut regagner le terrain perdu. Et surtout se réconcilier avec les citoyens qu’elle prétend servir.
Richard Werli
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