Sommet de Seattle: le miracle n’a pas eu lieu
La conférence ministérielle de l'OMC, l’Organisation mondiale du commerce, s'est achevée sur un échec. Les 135 pays membres ne sont en effet pas parvenus à s'entendre sur le cadre d’un futur cycle de négociation.
La Conférence ministérielle de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce, s’est achevée sur un échec. Les 135 pays membres ne sont en effet pas parvenus à s’entendre sur le cadre d’un futur cycle de négociation.
Première raison de cet échec, mentionnée par le chef de la délégation suisse, Pascal Couchepin: le manque de temps. Sur les quatre jours prévus pour la conférence, il n’en est resté finalement que deux consacrés pleinement aux négociations. Le premier jour, les manifestants sont parvenus à empêcher le démarrage des travaux. Et le deuxième jour, c’est Bill Clinton qui a accaparé la présidente de la réunion, Charlene Barshefsky (photo).
En outre, l’organisation et la conduite de la conférence n’ont pas été à la hauteur, toujours selon Pascal Couchepin, d’une grande puissance comme les Etats-Unis.
A ces raisons pratiques s’est ajouté une absence de volonté d’aboutir, selon David Syz, secrétaire d’Etat suisse à l’Economie.
La délégation helvétique a également tenu à souligner la responsabilité du groupe de Cairns. Par le maintien de leur position maximaliste, ces 15 pays, emmenés par l’Australie, ont empêché l’aboutissement d’un compromis entre Washington et Bruxelles.
Or l’accord agricole était nécessaire pour avancer dans les autres dossiers.
L’échec à peine annoncé, la plupart des ONG présentes ont crié victoire. Moins exaltée, Nadine Keim, de la communauté de travail des organisations de développement, a néanmoins estimé qu’un tel résultat pouvait se transformer en succès, s’il signifiait une meilleure intégration des pays pauvres dans les futures négociations.
Pour Pascal Couchepin, en revanche, tout le monde a perdu et le tiers-monde encore plus que le reste de la planète. Le processus de globalisation, lui, ne va pas s’arrêter.
Reste que cet échec ne signifie pas, à priori, la mort de l’OMC et des négociations vont de toute façon démarrer, comme prévu avant le Sommet de Seattle. Elles porteront sur l’agriculture et les services.
Frédéric Burnand
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