Swisscom échappera-t-il à la vague de fusions?

Qui seront les protagonistes des prochaines fusions ou acquisitions dans le secteur des télécommunications? Voilà l'un des principaux sujets de conversation qui anime les cocktails de Telecom 99.

Qui seront les protagonistes des prochaines fusions ou acquisitions dans le secteur des télécommunications? Voilà l’un des principaux sujets de conversation qui anime les cocktails de Telecom 99. Le récent regroupement entre les colosses américains MCI et Sprint a ouvert la voie à toutes les spéculations. Dans un marché qui semble promis aux géants, Swisscom pourra-t-il rester à l’écart de ce processus de concentration?

Une impressionnante vague de rachats et de mariages s’est emparée des opérateurs. Comme la libéralisation du secteur est d’abord intervenue aux USA, les sociétés américaines ont pris de l’avance dans cette course au gigantisme avec des entreprises qui pèsent entre 46 et 61 milliards de dollars de chiffre d’affaires. En Europe, le marché est encore très morcelé et les spécialistes considèrent que des fusions sont inévitables.

Puisque les partenariats comme Unisource (Swisscom, KPN Netherlands, le suédois Telia et AT&T) ou Global One (Deutsche Telekom, France Télécom et l’américain Sprint) se sont soldés par des échecs, les opérateurs vont se tourner vers des acquisitions pures et simples. Le but consiste à réaliser des économies d’échelle et à offrir la plus large palette de services possible.

Swisscom, qui vient d’acquérir la société allemande debitel, suit la même logique. «Nous voulons élargir notre marché à toutes les régions limitrophes de la Suisse», martèle Tony Reis, patron de l’entreprise. Mais, même si l’opérateur helvétique s’ouvre ainsi un potentiel de 29 millions de clients, il reste, avec un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars, un petit, y compris face aux concurrents européens. Deutsche Telekom enregistre des revenus de 40 milliards de dollars, alors que France Télécom et l’anglais BT se situent à 28 milliards. «Swisscom devra tôt ou tard trouver un allié de niveau mondial», prédit un analyste.

A côté des mastodontes, il reste néanmoins des opportunités pour des acteurs offrant des services très ciblés, à forte valeur ajoutée. Des produits «sur mesures» très demandés notamment par les petites et moyennes entreprises. Mais ici aussi, les places à prendre sont limitées.

Luigino Canal