Swisscom lance le Wap: poudre aux yeux ou révolution?
Le 21 février prochain, Swisscom lancera sa plate-forme Internet au format Natel en proposant des nouveaux services d'information utilisant la norme Wap qui offre une passerelle entre votre portable et des données disponibles sur Internet.
Le 21 février prochain, Swisscom lancera sa plate-forme Internet au format Natel en proposant des nouveaux services d’information utilisant la norme Wap qui offre une passerelle entre votre portable et des données disponibles sur Internet.
Les éditeurs de contenus en tous genres pourront utiliser le portail Wap (Wireless Application Protocol) de Swisscom pour diffuser sur le réseau mobile suisse leurs services (actualités, horaires d’avion, banque électronique, etc.). Cette plate-forme sera ouverte à tous les utilisateurs de cellulaires, mais les clients de Swisscom bénéficieront de tarifs plus bas: 20 centimes la minute pour les abonnés Natel et 40 centimes la minute pour les utilisateurs du Natel easy. Ce tarif de communication comprend les informations de base mais pas les services plus élaborés qui seront facturés séparément.
Ainsi Swisscom nous promet monts et merveilles avec les nouveaux appareils dotés du Wap. Faut-il alors jeter aux orties les cellulaires actuels? Cette démarche semble prématurée. Le Wap souffre de plusieurs défauts. «Mobile but not moving», lance les anglo-saxons en expliquant que si l’on se déplace avec son appareil le risque de perdre le lien à Internet augmente fortement. Ennuyeux car chaque reconnexion nécessite une trentaine de secondes.
En plus, la lenteur de la liaison engendrera une facture téléphonique en conséquence. Enfin, pour les services de base (cours boursiers, météo, etc.) le système de messages courts SMS qui fonctionne sur les cellulaires actuels suffit amplement. On nous promet des achats via le mobile, mais qui va concrètement utiliser cette possibilité qui se révélera fastidieuse.
«Le Wap c’est la phase «Internet light» qui va permettre aux constructeurs de préparer le terrain pour la suite, d’éduquer le marché et les clients», lance un analyste. En aparté, les fabricants confirment que les vraies révolutions qui consentiront une réelle exploitation des informations stockées sur Internet s’appellent GPRS (General Packet Radio Service) et UMTS (Universal Mobile Telecommunications System). Ces technologies offriront de hauts débits de transmission et autoriseront de multiples applications (vidéo mobiles, e-commerce, etc.).
La mise en service du GPRS est prévue d’ici à 12-18 mois mais il faudra très probablement acquérir de nouveaux appareils. L’UMTS est annoncé dans deux ou trois ans. Votre mobile Wap risque donc non seulement de vous être peu utile, mais en plus de devenir obsolète rapidement.
Si pour le simple individu le Wap est à prendre plutôt comme un gadget, pour les entreprises il est essentiel de préparer aujourd’hui sa stratégie mobile de demain. «Les sociétés doivent utiliser le Wap comme une période d’apprentissage et déterminer quels sous-ensembles d’informations elles vont mettre à la disposition des clients et de leurs employés nomades. Elles doivent repenser l’information en fonction des contraintes (taille de l’écran, petit clavier) mais aussi des avantages du téléphone portable (mobilité totale, accès permanent, énorme potentiel d’internautes mobiles)», explique Simon Johnson, directeur de Ges SA. Sa société est à la base du projet Geneva Now, le premier service commercial qui propose un guide pratique sur Genève via un accès Wap.
A terme la convergence entre l’informatique, Internet et les télécommunications passe par le mobile. Selon les prévisions, il y aura environ 500 millions d’internautes et plus de 700 millions d’utilisateurs de téléphone mobile en 2002. Dès l’arrivée des solutions GPRS, puis surtout de l’UMTS, les spécialistes prévoient une explosion des accès mobiles à Internet.
Luigino Canal
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