
Swisscom se lance dans la bataille pour l’accès rapide à Internet
L'opérateur suisse de télécommunication commercialisera dès octobre sa nouvelle technologie ADSL. C'est l'accès à Internet avec de hauts débits qui est en jeu.
La technologie ADSL (Asymmetric Digital Subsciber Line) utilise les liaisons téléphoniques traditionnelles en cuivre pour maximiser la vitesse de transmission. En installant un système ADSL aux deux extrémités de la ligne, on peut à la fois téléphoner, faxer et surfer sur Internet avec une connexion permanente.
Après des essais concluants réalisés ces derniers mois, Swisscom a donc décidé de proposer une offre dans sept grandes villes suisses. A Zurich, Genève, Bâle, Berne, Lausanne, Lucerne et St-Gall, le client aura le choix entre deux débits: 512 ou 256 kbps, soit 5 à 10 fois plus vite que les connexions classiques actuelles.
Swisscom offrira l’ADSL aux sociétés de télécommunications. Qui proposeront ensuite cette nouvelle technologie à leurs clients. Il en coûtera 69 francs par mois aux fournisseurs de service pour l’accès large bande à 256 kbps et 114 francs pour celui à 512 kpbs. Le coût unique de mise en service sera de 400 francs. Le prix final pour le consommateur sera ensuite fixé par les divers opérateurs du marché.
Actuellement des sociétés comme VTX, Deckpoint ou Span commercialisent déjà des solutions ADSL. L’entreprise lausannoise Urbanet propose dans une vingtaine de villes un accès ADSL à Internet avec une connexion permanente à 128 kbps dès 150 francs par mois.
En commercialisant l’ADSL, Swisscom répond en fait à la concurrence qui est en train d’installer la technologie WLL (Wireless Local Loop ou Boucle locale sans fil). Rival de l’ADSL pour l’accès à Internet à haute vitesse, le WLL raccorde les clients à un réseau par voie hertzienne grâce à une station de base qui émet vers un terminal chez l’utilisateur. Le débit varie de 128 kbps à 2 Mbps.
Le système WLL utilise les ondes radios pour acheminer la voix et les données chez l’abonné. Les nouveaux opérateurs atteindront leurs clients grâce à une station de base, placée au sommet d’un immeuble, et à une antenne parabolique posée quelques kilomètres plus loin sur le toit de l’usager.
Dans ce cas, le dernier kilomètre du réseau (les fils de cuivre qui arrivent directement chez l’abonné) devient inutile. Le client échappe ainsi au contrôle de Swisscom et il n’est plus obligé de payer sa taxe mensuelle d’abonnement (les fameux 25,25 francs pour une ligne classique).
Le système WLL s’adresse surtout aux sociétés qui dépensent au moins 1000 francs par mois de télécommunications. «Les PME constituent notre marché cible pour le WLL», explique Urs Fischer, patron de Sunrise. La société zurichoise a dépensé 29 millions de francs pour acquérir six licences suisses et elle compte encore investir 70 millions pour mettre en place son réseau WLL d’ici à la fin de l’année.
Mais, dans le même temps, les liaisons via le câble sont en train de se multiplier. Et, dans la lutte pour l’accès rapide à Internet, ce troisième larron pourrait jouer les trouble-fête. D’autant que la téléphonie devrait bientôt être proposée sur ce vecteur également.
Luigino Canal

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