Téléphone mobile : coûts réels, gains virtuels?
La téléphonie mobile est l'un des grands thèmes du 8e salon mondial des télécommunications, Telecom 99, dès ce week-end à Genève. On dénombre déjà plus de 300 millions de combinés dans le monde. Il devrait y en avoir 500 millions d'ici la fin du siècle.
La téléphonie mobile est l’un des grands thèmes du huitième salon mondial des télécommunications, Telecom 99, dès ce week-end à Genève. On dénombre déjà plus de 300 millions de combinés dans le monde et les prévisions tablent sur 500 millions d’ici la fin du siècle.
En Suisse, Swisscom, diAx et Orange se livrent une lutte sans merci pour conquérir les abonnés. Reste à savoir si les deux derniers venus parviendront à rentabiliser leurs investissements.
Dans l’Union européenne, la concurrence entre réseaux mobiles a été introduite en 1992, soit au moment où la technologie numérique faisait son apparition. Ainsi les opérateurs privés ont pu réaliser leurs réseaux à peu près en même temps que l’opérateur d’Etat.
En Suisse, diAx et Orange ne sont arrivés que cette année sur le marché et doivent donc lutter avec un réseau déjà bien établi, qui couvre 98 pour cent de la population et qui compte plus de deux millions de clients. Ils vont dépenser environ un milliard de francs en infrastructure. Pour ces sociétés, la seule solution afin d’attirer les clients consiste à casser les prix. Dès lors se pose la question de la rentabilité. Les spécialistes considèrent que la conquête d’un abonné coûte entre 400 et 700 francs (publicité, promotions, etc.) et qu’il faut le conserver au moins entre 8 et 12 mois pour qu’il devienne profitable.
L’arrivée, prévue pour 2002, de la troisième génération (3G) de téléphone cellulaire nécessitera un saut technologique qui engendrera encore des milliards d’investissements. Les licences pour les futurs standards seront attribuées ces prochains mois et les décisions devront être prises rapidement. Il n’est pas sûr que les entreprises qui n’auront pas encore rentabilisé la mise en place du réseau actuel résistent financièrement. La 3G permettra bien sûr de développer de nouveaux services mais il est impossible de prévoir quels revenus elle générera. Les dépenses sont donc planifiées mais les recettes restent aléatoires.
Luigino Canal
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