
Tornos est sauvé

L'assemblée générale des actionnaires a accepté vendredi à une large majorité la recapitalisation et le plan d'assainissement proposés par le conseil d'administration.
Le plan d’assainissement et la recapitalisation globale de 60 millions de francs ont finalement été acceptés à une large majorité, grâce aux voix de l’actionnaire britannique majoritaire Doughty Hanson et de l’organe de révision KPMG. La décharge a également été accordée à la direction et au conseil d’administration.
Un nouveau conseil d’administration a été nommé, suite aux démissions de son président Franz Kellerhals, de l’ancien directeur général Anton Menth, vice-président du conseil ainsi que d’un troisième membre.
Cinq nouveaux membres ont été nommés, dont le président de la task force de restructuration Me François Frôté, qui reprend la présidence. Ce conseil comprendra plusieurs industriels.
Salaires dévoilés
Les responsables du groupe ont annoncé vendredi que les 60 millions nécessaires à la recapitalisation étaient assurés grâce notamment à la participation de l’ancien propriétaire de Tornos, la famille allemande Rothenberger qui a promis d’engager 5,2 millions de francs, aux côtés du Credit Suisse (20 millions), de Doughty Hanson (17,5 millions) et d’un noyau d’investisseurs bernois (6,2 millions).
Les salaires des dirigeants du groupe en 2001 ont en outre été dévoilés. Le président du conseil d’administration a touché 70 000 francs et les six autres membres 30 000 francs chacun. Les salaires des membres de la direction se sont montés à 1,67 million au total. Aucun d’entre eux n’a touché de bonus l’an dernier.
232 licenciements effectifs
La direction a répété n’avoir pas les moyens de financer un plan social. Au total, 232 employés seront effectivement licenciés, a précisé Pierre-Paul Jaquier, directeur général.
Tornos respectera toutefois le plan social signé en novembre 2001 et prévoyant une aide pour les préretraités, soit 37 personnes. Le fabricant de machines-outils est en train de mettre sur pied un service interne du marché du travail avec la collaboration du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) et des Offices régionaux de placement (ORP) des cantons du Jura et de Berne.
Les personnes licenciées seront en outre libérées de leur obligation de travailler dès le 1er juillet afin de pouvoir se consacrer à la recherche d’un nouvel emploi. Dès la semaine prochaine, ces derniers pourront prendre connaissance des quelque 150 offres d’emploi offertes par des entreprises de la région.
Plan de restructuration
A cours de liquidités, le groupe Tornos avait annoncé son plan de restructuration le 7 juin dernier. Celui-ci prévoit que les banques abandonnent 50% de leurs créances, soit 60 millions de francs, que les fournisseurs renoncent à 20 millions de francs de créances et une réduction du capital-actions de 90%, suivi d’une recapitalisation globale de 60 millions de francs. Enfin, les effectifs seront réduits de deux-tiers, soit 300 emplois environ.
Tornos a enregistré en 2001 une perte de 29,9 millions de francs. La situation s’est encore aggravée pendant le premier trimestre 2002, suite à la forte baisse de la demande dans l’industrie des machines. 200 emplois avaient déjà été supprimés en octobre dernier.
Manifestations
Près de 1500 personnes ont répondu à l’appel des syndicats et sont venues protester contre l’absence de plan social pour les 300 personnes perdant leur emploi.
Les manifestants ont accueilli les actionnaires avec des pancartes attachées autour du cou, où il était notamment écrit: «Licencié, quatre enfants, pas de plan social».
Au cours de l’assemblée, les petits actionnaires ont demandé des explications au conseil d’administration sur les difficultés financières du groupe. Certains lui ont reproché de n’avoir pas mis de frein à la volonté d’expansion de l’ex-directeur général Anton Menth, dont l’absence a été critiquée.
swissinfo avec les agences

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