Tout est à vendre chez Swissair
La vente de tout le matériel estampillé Swissair commence jeudi à Bassersdorf, à côté de Kloten. Elle durera plusieurs semaines.
Argenterie, sacs de couchage, cosmétiques: il y en aura pour tous les goûts et tous les prix. La cohue est programmée.
Les responsables de la vente s’attendent à ce que 100’000 personnes viennent à Bassersdorf durant l’opération. Inquiets de voir leurs routes prises d’assaut, les Transports publics de Winterthour ont doublé la fréquence des bus au départ de l’aéroport, dans un premier temps jusqu’à samedi.
Tout a été préparé dans le détail. Depuis une semaine, les intéressés pouvaient appeler une hotline pour avoir des renseignements supplémentaires, dans trois langues!
«Il y a eu entre cent et deux cents appels par jour, confie Filippo Beck, partenaire du commissaire au sursis concordataire Karl Wüthrich, à l’étude Wenger Plattner. Mais moins que ce à quoi nous nous attendions.»
Plus de 10 millions de francs
La vente débute jeudi matin par le matériel de bord, les boissons alcoolisées et les produits cosmétiques. Les équipements – dont les fameux chariots de service – et le mobilier de bureau seront cédés ultérieurement.
Chargée de l’opération, l’entreprise Kurt Hoss espère pouvoir écouler 95% des articles exposés et tirer plus de dix millions de francs de la vente. «L’opération n’aura toutefois qu’un impact marginal sur les dividendes des créanciers de Swissair, qui réclament des milliards de francs», relativise Filippo Beck.
Attendant les acheteurs, les objets s’alignent sur 1200 mètres carrés, bien rangés sur les tables et les rayons. De la cuiller à mocca au sucrier, en passant par les pelles à tarte, les acheteurs pourront se constituer un joli service de table.
Quelque 720’000 assiettes en fine porcelaine, 260’000 verres à vin et 360’000 couverts en métal argenté utilisés en première classe attendent preneur. A cela s’ajoutent 160’000 bouteilles de vin, 75’000 sacs de couchage et couvertures ou encore 120’000 articles pour enfants. Et la liste est loin d’être exhaustive.
Il y en aussi pour toutes les bourses. Les brosses à dents et les serviettes en papier sont cédées à 2 francs alors que le seau à champagne en métal argenté plafonne à 190 francs. Moins onéreux, le couteau de la first class est vendu 12 francs, la cuiller à soupe et la fourchette 8 francs.
Manquent encore: les chariots de service
Les montres (d’homme) – qui ne sont pas encore arrivées dans les bureaux du liquidateur – sont les articles les plus chers. Numérotées et portant le logo Swissair, elles valent 970 francs.
Les marchandises étant stockées à travers le monde, il a en effet fallu les rapatrier. Des cargaisons maritimes sont encore attendues à Zurich dans les prochaines semaines.
Jusqu’à ce jour, quelque 1800 palettes, soit 300 tonnes environ, ont été réceptionnées. Pendant deux mois, vingt personnes – dont cinq uniquement pour polir l’argenterie – ont préparé le matériel qui est mis en vente dès 9 heures jeudi matin.
swissinfo/ Arian Gigon Bormann et les agences
Fondation: 26 mars 1931
Grounding: 2 octobre 2001
Envol de Swiss: 31 mars 2002
Début de la liquidation: 17 octobre 2002
Doivent trouver preneur (entre autres):
– 720’000 assiettes en porcelaine
– 360’000 couverts argentés
– 1,6 million de couteaux, fourchettes, cuillères à soupe, cuillères à café, cuillères à moka
– 75’000 sacs de couchage, couvertures en laine, taies d’oreiller et oreillers, etc.
– 360’000 sets de nuit
– 120’000 sacs de plage pour enfants, casquettes de baseball, cartes à colorier, animaux en peluche et avions en peluche; avions en plastique (gonflables); sets de craies, etc.
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