Trafic privé et public : la vérité des coûts
Des scientifiques suisses proposent de relever les taxes routières pour couvrir les coûts réels que les automobilistes engendrent. Cela équivaudrait à une hausse de 60 à 70 centimes du prix du litre d'essence
Des scientifiques suisses proposent de relever les taxes routières pour couvrir les coûts réels que les automobilistes engendrent. Cela équivaudrait à une hausse de 60 à 70 centimes du prix du litre d’essence.
Les scientifiques, il faut le préciser d’emblée, ne proposent pas de relèvement du prix de l’essence. D’autres méthodes, plus différenciées, permettraient de concrétiser ce qu’on appelle «la vérité des coûts» dans le domaine des transports : c’est-à-dire de mettre à charge des différents modes de trafic non seulement les coûts d’infrastructure et d’entretien, mais également les coûts externes (accidents, pollution, bruit, bouchons). Ces coûts, non couverts par le trafic aujourd’hui, totalisent 10 milliards de francs par an (7 milliards pour la route et 2,6 milliards pour les transports publics).
Dans le domaine du trafic routier individuel, les scientifiques préconisent le prélèvement d’une taxe kilométrique qui s’inspirerait du système de la redevance poids lourds liée aux prestations que la Suisse introduira en 2001. Pour chaque kilomètre parcouru, l’automobiliste se verrait facturer une redevance d’environ 5 centimes : 15 francs pour une traversée du pays Bâle – Chiasso. En compensation, on réduirait la taxe sur le carburant et on la transformerait en taxe CO2. Enfin, les scientifiques proposent de prélever une taxe de l’ordre de 200 à 300 francs par année par contrat d’assurance responsabilité civile.
Ensuite, afin d’améliorer la gestion des trafics et de réorganiser les flux financiers, les scientifiques proposent la création de sociétés indépendantes pour la gestion et l’entretien des autoroutes et ils sont favorables également à la perception de taxes spéciales dans les endroits à forte concentration de trafic dans les agglomérations.
Par leurs propositions, les scientifiques du programme national 41 entendent avant tout déclencher un débat sur la question de la vérité des coûts dans le domaine des transports.
Pierre-André Tschanz
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