
UBS Warburg défie Mohamad Mahathir

Tenaga National Bhd est poursuivie en justice par UBS Warburg pour rupture de contrat. Cette grande compagnie d'électricité est propriété de l'Etat malais.
Ce n’est pas tous les jours qu’une grande banque d’affaires internationale décide de porter devant un tribunal une querelle avec l’une des plus grandes entreprises d’Asie du Sud-Est.
Surtout lorsque cette compagnie – Tenaga National Bhd – est propriété de l’Etat malais dont l’économie est l’une des plus dynamiques de la région.
Visite officielle en Suisse
La banque UBS Warburg prend ainsi le risque de s’aliéner le Premier ministre malais en traînant en justice sa régie d’électricité. En effet, Mohamad Mahathir, qui termine mardi une visite officielle en Suisse, est l’un des chefs de gouvernement les plus influents d’Asie.
D’après le Asian Wall Street Journal, le conflit entre Tenaga et UBS Warburg implique un montage financier très complexe à base de produits dérivés.
Il a été ficelé au moment d’une émission d’obligations que la banque suisse a réalisé, en 1997, pour le compte de la compagnie d’électricité malaise.
Tenaga avait accepté d’accorder à UBS Warburg des options qui protégeaient la banque suisse contre les variations des cours de l’obligation.
Elles lui donnaient le droit, si elle décidait de les exercer de façon anticipée, de forcer l’entreprise malaise à émettre d’autres titres à l’échéance de l’obligation.
Interprétation du contrat
Tenaga assure que UBS Warburg ne pouvait pas exercer ses options avant l’échéance de son emprunt obligataire en 2007. La banque suisse prétend le contraire.
Ce désaccord sur l’interprétation du contrat entre les deux partenaires risque de coûter à Tenaga entre 100 et 150 millions de dollars. Et à la banque suisse son accès au marché malais, plus un manque à gagner non négligeable.
Par sa capitalisation, Tenaga est la plus importante société cotée à la bourse malaise. Mais, selon un rapport de la banque d’affaires CLSA de Hong Kong sur les marchés émergents en Asie, il s’agit de l’une des entreprises asiatiques les moins transparentes dans la gestion de ses affaires.
swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo

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