La Belgique commémore l’inondation des plaines de l’Yser
(Keystone-ATS) La Belgique a commémoré l’inondation volontaire en 1914 des plaines de l’Yser, une décision stratégique qui freina l’avancée des troupes allemandes durant la Grande guerre. La cérémonie s’est déroulée en présence d’Angela Merkel.
Soulignant « le chagrin et la douleur que l’Allemagne a infligés à la Belgique », la chancelière allemande a rappelé que c’était dans les tranchées de ces plaines que l’armée allemande avait eu recours pour la première fois aux gaz, en 1915. « Un nouveau seuil de l’horreur a alors été atteint », a-t-elle affirmé lors d’une cérémonie à Nieuport, en Flandre.
« Nous ne pouvons être que reconnaissants de voir ce qui a changé depuis », a-t-elle poursuivi. Elle a salué l’installation à Bruxelles du siège de l’UE, qui défend « la liberté, les valeurs démocratiques et le respect du droit international, que nous devons défendre dans le monde entier ».
« Entre nos pays d’Europe, la réconciliation est intervenue depuis longtemps. Mais nous ne devons jamais cesser de faire vivre ce rassemblement, avec tous ceux qui ont fait le choix de nous rejoindre dans cette Union, pour porter nos valeurs et bâtir ensemble un monde plus sûr », a déclaré de son côté le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Neutralité violée
Envahi le 4 août 1914, malgré sa neutralité, le petit royaume offre une résistance inattendue. Mais qui n’empêchera pas les troupes allemandes de prendre en quelques semaines Liège, Namur, Mons ou encore Bruxelles.
Chassée début octobre de la place forte d’Anvers où elle s’était retranchée, l’armée belge recule jusqu’aux côtes de la mer du Nord, où sa situation devient critique.
Pour arrêter la « course à la mer » des Allemands et les empêcher de fondre sur Paris, l’état-major belge reprend une tactique déjà utilisée dans cette région de basses terres: l’inondation des polders à partir de la « Patte d’oie » de Nieuport, un complexe d’écluses et de vannes qui régule la gestion de l’eau dans le bassin de l’Yser, fleuve côtier.
Front stabilisé
Quelques kilomètres plus au sud, pendant la première bataille d’Ypres, Belges, Français et Anglais résistent à l’invasion. Début novembre 1914, la bataille de l’Yser est terminée et le front stabilisé jusqu’en septembre 1918 par une zone inondée s’étendant de Nieuport à Dixmude.