
La mère inculpée dans le triple infanticide de Pontarlier

(Keystone-ATS) Une femme soupçonnée d’avoir étouffé ses trois nourrissons à leur naissance, près de Pontarlier, en France voisine, a été mise en examen mercredi pour « homicides volontaires aggravés ». Le parquet de Besançon demandera son placement en détention provisoire lundi.
L’accusée, âgée de 30 ans, a été incarcérée dans l’attente de cette audience devant le juge des libertés et de la détention, a-t-on appris de source judiciaire.
Cette femme a reconnu avoir étouffé avec une serviette ses trois nourrissons – un bébé né fin 2015 et des jumeaux nés en novembre 2017 – à leur naissance, avant de les mettre dans deux sacs qu’elle a cachés dans les combles de sa maison près de Pontarlier.
Mari remis en liberté
Son mari, 36 ans, qui avait été placé comme elle en garde à vue lundi, a été remis en liberté, selon le parquet. Sa femme, qui avait accouché seule, lui avait caché ses grossesses et il ignorait la naissance des bébés.
C’est le père qui a alerté la police sur la présence de sacs à l’odeur nauséabonde à son domicile. Il s’est « douté » que sa femme était enceinte, car elle grossissait, mais « elle l’a toujours contesté », avait indiqué mardi soir la procureure de la République de Besançon Edwige Roux-Morizot, lors d’une conférence de presse. Elle a « caché ses grossesses à son mari, à son entourage ».
L’homme a deviné ce qui s’était passé en découvrant les sacs « à l’odeur très forte », sans regarder ce qu’ils contenaient. Il a vu la « réaction très vive de sa femme » et s’est rendu au commissariat pour donner l’alerte, a relaté la magistrate.
Déni de grossesse
Ces infanticides se sont déroulés dans un contexte de « déni de grossesse », a précisé Mme Roux-Morizot. La jeune femme ne voulait pas être enceinte, ne voulait pas d’autres enfants et était dans le déni de tout ce qui était extérieur à sa famille. Les nourrissons « étaient viables, car ils ont crié », a-t-elle ajouté.
Ce couple discret a déjà deux enfants de trois et sept ans. Le père est travailleur frontalier en Suisse et sa femme est « quelqu’un d’apprécié, qui travaille et s’occupe très bien de ses enfants », a noté la magistrate.
Une expertise psychiatrique de la mère devrait être demandée dans le cadre de l’enquête, confiée à la police judiciaire de Besançon et au commissariat de Pontarlier.