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Le chef de la majorité roumaine condamné à de la prison ferme

Liviu Dragnea a toujours clamé son innocence (archives). KEYSTONE/EPA/ROBERT GHEMENT sda-ats

(Keystone-ATS) Le chef de la gauche au pouvoir en Roumanie, Liviu Dragnea, a été condamné jeudi à trois ans et demi de prison ferme dans une affaire d’emplois fictifs. Ce jugement constitue un coup dur pour ses ambitions de rester le maître du jeu sur la scène politique du pays.

M. Dragnea, 55 ans, n’ira toutefois pas en prison tant que cette condamnation en première instance par la Haute Cour de cassation et de justice n’aura pas été confirmée en appel. Le chef du parti social-démocrate (PSD) a toujours clamé son innocence. Le parquet anticorruption (DNA) avait requis une peine de sept ans et demi de prison ferme.

Cette condamnation intervient sur fond de tensions exacerbées entre la majorité de gauche et les magistrats roumains, accusés par le pouvoir de faire partie d’un « Etat parallèle » et de « fabriquer des dossiers » contre des hommes politiques.

Le chef du PSD, et président de la chambre basse du Parlement, a été reconnu coupable d’avoir « incité » deux employées de la protection de l’enfance de son fief de Teleorman (sud) à travailler pour l’antenne locale du parti qu’il dirigeait au moment des faits.

Les faits remontent à la période 2006-2012, lorsqu’il était président du conseil départemental et vu comme un « dieu » par ses subordonnés, selon un témoin. Le préjudice retenu par les procureurs s’élève à 24’000 euros (plus de 27’600 francs).

Deux autres affaires

M. Dragnea est déja sous le coup d’une condamnation à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale qui l’empêche depuis 2016 de briguer le poste de Premier ministre. Il est encore soupçonné de détournement de fonds européens dans un troisième dossier, en cours d’investigation. Ses avoirs ont été placés sous séquestre.

A l’origine d’une réforme controversée de la justice adoptée fin 2017, la coalition de gauche a également fait passer lundi des amendements au code de procédure pénale, qui risquent, selon l’opposition, de freiner la lutte anticorruption.

La Commission européenne, qui a à plusieurs reprises alerté Bucarest des risques de recul dans les efforts pour juguler ce fléau, a indiqué jeudi « suivre avec préoccupation » les modifications de la législation pénale.

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