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Le golden boy de la biotech

Ernesto Bertarelli à la barre de son catamaran Alinghi. Keystone Archive

Succès financiers et sportifs. Les bonnes fées se sont penchées sur le berceau du milliardaire Ernesto Bertarelli, patron de la société genevoise de biotechnologie Serono.

En 1996, lorsque Ernesto Bertarelli succède à son père Fabio à la tête de l’entreprise familiale Serono, la plupart des analystes sont dubitatifs. A 30 ans, le fils du fondateur a plus la réputation de play-boy que de chef d’entreprise. «Trop jeune et sans réelle expérience», juge le monde des affaires.

Mais ce Genevois d’origine italienne n’en a cure. Six ans plus tard le bilan de la société parle en sa faveur. La croissance est spectaculaire et Serono est devenue la troisième firme de biotechnologie au monde. Elle occupe même la première place en Europe grâce à ses produits contre l’infertilité et la sclérose en plaques.

L’action s’envole

En Bourse, le titre Serono s’est envolé. Depuis 1996, le prix de l’action a été multiplié par six. Résultat, Ernesto Bertarelli, actionnaire majoritaire de Serono, est désormais l’homme le plus riche de Suisse avec une fortune estimée entre 13 et 14 milliards de francs. Selon le magazine «Bilan» son patrimoine a augmenté de 1080% entre 1991 et 2001.

Aujourd’hui, l’âge d’Ernesto semble être devenu un avantage. En avril, il va faire son entrée au très conservateur conseil d’administration de l’UBS. La banque compte sur la jeunesse et le dynamisme de ce manager qui désormais a le vent en poupe.

Serono, qui occupe plus de 4300 personnes dans le monde, évite de disperser ses forces et se spécialise dans des créneaux où elle excelle. Elle mise sur trois domaines thérapeutiques: l’infertilité, la sclérose en plaques et les hormones de croissance.

Actuellement, les deux tiers de ses ventes reposent sur deux produits, le Gonal et le Rebif. Avec une part de marché de 65%, le groupe genevois occupe une position de leader mondial dans le traitement hormonal de l’infertilité. La force de Serono vient aussi de sa taille raisonnable et de ses structures souples qui lui permettent de réagir rapidement.

Le marché américain en ligne de mire

Pour le futur, Serono entend répéter aux Etats-Unis le succès obtenu en Europe. Pour cela, l’entreprise va investir 30 millions de dollars Outre-Atlantique, notamment pour y lancer le Rebif, son traitement contre la sclérose en plaques. Avec ce produit, la société genevoise vise 30 à 40% du marché américain qui représente actuellement un milliard de dollars de vente.

Pour cela, il faudra d’abord que l’Administration américaine homologue le Rebif sur son territoire. Cette décision cruciale est attendue pour ces prochains mois. Ensuite, Serono devra damer le pion à son concurrent américain Biogen qui pour l’instant bénéficie avec son produit, l’Avonex, d’un monopole légal jusqu’en mai 2003.

Une autre bataille attend Ernesto Bertarelli. Elle sera navale. Passionné de voile et vainqueur de nombreuses régates sur le Léman, il s’attaque cette année au Pacifique Sud. Avec un budget de 100 millions de francs, il va tenter de ramener la fameuse Coupe de l’America en Suisse.

Luigino Canal

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