Les jours d'Algroup sont comptés: les actionnaires se prononcent lundi
Les actionnaires de l'entreprise suisse décident ce lundi de la fusion avec le géant canadien de l'aluminium Alcan. Aucune opposition n'est attendue, d'autant que le prix proposé est alléchant.
Cette assemblée extraordinaire d'Algroup devrait être la dernière de ses 111 ans d'existence. Si les actionnaires acceptent les propositions du conseil d'administration, le groupe suisse fusionnera avec le géant canadien Alcan.
Ainsi l'entreprise helvétique entre dans le giron d'une grande société, une opération souhaitée depuis longtemps par ses dirigeants alors qu'une première tentative avec le groupe allemand Viag - quatre fois plus gros qu'Algroup - avait échoué.
L'actuel projet de fusion avec Alcan ne correspond d'ailleurs pas exactement à ce qui avait été prévu au départ. A l'origine, les dirigeants avaient engagé une fusion à trois.
Mais l'affaire s'était heurtée au refus de la Commission européenne de la concurrence. Si bien que le troisième partenaire envisagé, le français Pechiney, a finalement dû être écarté.
«Dans l'actuelle phase de concentration de l'industrie de l'aluminium, Algroup doit consolider sa position», expliquait alors le patron du groupe suisse Sergio Marchionne à propos de la nécessité de trouver un partenaire.
Cela devrait être maintenant le cas avec Alcan. Cette fusion permet des synergies dégageant quelque 245 millions de francs suisses d'économie, dit-on. Soit un quart de ce qu'une fusion à trois aurait généré.
On le voit, l'argent a pesé lourd dans la balance. La reprise par Alcan a d'ailleurs été négociée à bon prix. Ainsi, l'offre a été augmentée de 5 pour cent après l'échec de la fusion à trois.
Pour le Valais, cette formule à deux présente des avantages, car si Pechiney avait été de la partie, les surcapacités auraient été beaucoup plus importantes. Ce qui aurait eu des conséquences sur les 1600 emplois dans le canton.
Aucune opposition n'est attendue de la part des actionnaires. En témoigne l'assemblée ordinaire de juin, qui s'est déroulée sans la moindre protestation. Pour que la fusion soit parfaite, Alcan doit disposer de 67 pour cent des actions.
Selon les estimations, le président du conseil d'administration et principal actionnaire, Martin Ebner, contrôle 34 pour cent du capital via le groupe BZ. Ce qui réduit donc considérablement l'éventualité d'un échec.
Concrètement, la fusion Algroup-Alcan aura lieu en octobre. Il en sortira un géant de l'aluminium avec un chiffre d'affaires de plus de 20 milliards de francs suisses. Ce sera le 2e producteur d'aluminium du monde derrière l'américain Alcoa.
swissinfo avec les agences

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