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Manif anti-G8 dans le calme à Lausanne

A Lausanne, des manifestants arboraient des masques des grands de ce monde. Keystone

Plusieurs milliers de personnes ont défilé jeudi à Lausanne contre le sommet du G8. La manifestation, parfois tendue, s'est déroulée dans le calme.

Le rassemblement servait de test à trois jours du sommet d’Evian et de la manifestation de Genève.

Les altermondialistes – 4000 selon la police, 12 000 selon les organisateurs – ont défilé sous une pluie battante de la place Bellerive, au bord du lac, jusqu’au centre-ville de la capitale vaudoise où une fête était organisée en soirée.

A Bellerive, les manifestants – venus de Suisse, d’Allemagne ou d’Italie – ont érigé un «mur de la honte» faits de panneaux de bois de quatre mètres sur quatre. Plusieurs graffiteurs se sont appliqués à sprayer des slogans comme «Tuons le capitalisme», ou «La paix pour tous les enfants du monde».

La présence policière était relativement discrète le long du tracé, mais bien présente quelques rues plus loin. Le principe de la proportionnalité a été appliqué, des renforts ont été appelés à la rescousse dès que des débordements risquaient de se produire.

Service d’ordre efficace

A l’arrivée du cortège au centre-ville, une centaine au moins de policiers anti-émeute et une vingtaine de fourgons étaient visibles près de la place St-François.

Des policiers casqués et équipés de boucliers se tenaient près de la gare et du Mac Donald’s du centre.

Le service d’ordre de la manifestation, des volontaires revêtus d’un t-shirt blanc, a joué un rôle efficace, désamorçant plusieurs fois des situations tendues.

De petites échauffourées se sont produites à la place Chauderon et à Bel Air. Des pots de fleurs ont été cassés et des cailloux ont été lancés sur les policiers.

«Victoire sur les crétins»

Aristides Pedraza, l’un des leaders du mouvement anti-G8 vaudois, a eu fort à faire pour canaliser la fougue de certains jeunes manifestants qui cherchaient l’affrontement avec la police. «Pour une fois, la pluie nous aide», plaisantait-il en chemin.

Plus tard, le syndicaliste vaudois s’est félicité du bon déroulement de la manifestation, un pari pas gagné d’avance puisque des casseurs, des membres du Black Block notamment, s’étaient mêlés au défilé.

«C’est une victoire sur les petits crétins qui croient qu’on peut régler les choses en cassant tout», dit-il.

Deux groupes d’une vingtaine de personnes suivaient le cortège en tant qu’observateurs neutres.

Daniel, 45 ans, de Lyon (France), portait la bannière rouge d’Amnesty International. «Je viens pour la première fois à Lausanne. Pour l’instant, c’est génial, tout se passe bien, mais nous resterons au moins jusqu’à 22 heures».

Quelques déprédations

Dans l’après-midi, l’arrivée des manifestants à Lausanne s’était déroulée sans heurts majeurs, si ce n’est quelques incidents dans deux trains avant même leur arrivée en gare.

Environ 300 Alémaniques ont commis des déprédations dans ces convois, causant des salissures à l’intérieur et sprayant des tags.

Ces fauteurs de troubles ont été accueillis à la gare par la police, équipée de casques et de boucliers, et par le comité anti-G8 vaudois qui a réussi à désamorcer la tension.

Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police vaudoise, s’est félicité de cette «rapide désescalade».

Les manifestants ont été conduits dans le calme au centre d’information anti-G8, puis au camping de la Bourdonnette, mis sur pied pour accueillir les altermondialistes.

Les trains ont été stoppés à Lausanne. Tous les passagers ont dû emprunter d’autres convois pour poursuivre leur voyage. Les CFF ont décidé de porter plainte.

La principale manifestation contre le G8 est prévue dimanche à Genève, date du début du sommet à Evian.

Manifestation à Annemasse

1000 à 3000 altermondialistes se sont aussi rassemblés jeudi à Annemasse, en France voisine.

Ils ont défilé sans incident dans les rues de la ville. Ils ont marqué une longue pause devant le commissariat transformé depuis plusieurs jours en camp retranché par les forces de l’ordre.

Parallèlement, un contre-sommet «Pour un autre monde» s’est ouvert jeudi à Annemasse. Regroupant plusieurs organisations non-gouvernementales, il se veut une alternative au G8.

Durant trois jours, les thèmes de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises ainsi que les conséquences de la globalisation seront notamment abordées.

swissinfo et les agences

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