
Novitchok: un policier britannique examiné, test négatif

(Keystone-ATS) Un policier britannique a été examiné samedi soir pour une possible exposition à l’agent innervant Novitchok. Son test est négatif, a indiqué dans la nuit un porte-parole de l’hôpital de Salisbury.
Le policier avait « demandé un avis médical en rapport avec l’incident d’Amesbury » et avait été transféré dans la ville de Salisbury pour des « examens spécialisés ». Deux Britanniques, un homme de 45 ans et une femme de 44 ans, ont été retrouvés dans un « état critique » samedi dernier à Amesbury (sud-ouest), une petite ville située à une douzaine de kilomètres de Salisbury.
C’est précisément dans cette ville que l’ex-agent agent russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été empoisonnés il y a quatre mois. Cet incident est à l’origine de tensions diplomatiques sans précédent entre Moscou et les Occidentaux.
Très toxique
Selon les derniers éléments de l’enquête, le couple, toujours hospitalisé à Salisbury dans un état critique, a été exposé au poison « après avoir manipulé un objet contaminé », a expliqué la police londonienne. Cette dernière n’était pas en mesure de dire à ce stade si l’agent innervant provenait du même lot que celui qui avait empoisonné l’ex-espion.
« Cela pourrait être une seringue, un petit contenant chirurgical (…) qui peut facilement passer inaperçu », a estimé Hamish de Bretton-Gordon, un expert en armes chimiques. Selon un scientifique travaillant pour le gouvernement britannique interrogé par la BBC, « le Novitchok est si toxique qu’il peut passer à travers la peau et n’a pas besoin d’être ingéré (pour faire effet) ».
Risque « faible »
Les enquêteurs mènent des « recherches systématiques et méticuleuses dans plusieurs endroits », pour dénicher cet objet, a précisé la police. Six lieux fréquentés par le couple en fin de semaine dernière ont été fermés au public. Le foyer pour personnes sans abri où réside la femme empoisonnée a été évacué jeudi.
En attendant de savoir où et comment le couple a été contaminé, les autorités ont enjoint le public de ne pas ramasser d’objets inconnus. Le risque pour la population reste « faible », selon l’agence de santé publique Public Health England (PHE).
Elle a néanmoins conseillé « par précaution » aux personnes s’étant rendues aux mêmes endroits que les victimes de laver leurs vêtements et nettoyer le reste de leurs effets personnels.
Lien entre les deux affaires
Le Royaume-Uni a alerté l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), selon un porte-parole de Downing Street, résidence de la Première ministre Theresa May. Le gouvernement a indiqué cette semaine qu’un lien entre les deux épisodes d’empoisonnement (les Skripal et le couple d’Amesbury) est la piste principale de l’enquête et a demandé à Moscou de s’expliquer.
L’agent innervant « Novitchok est un toxique russe mal connu et particulièrement dangereux. Sa conception par des scientifiques soviétiques remonte aux années 1970-1980, les dernières décennies de la Guerre froide Est-Ouest. Les experts occidentaux en savent peu sur ces armes chimiques redoutables.