Des perspectives suisses en 10 langues

Pas de reprise économique avant 2004

Selon la Banque nationale, la Suisse se trouve en position d'attente. Keystone Archive

A cause de la faiblesse de la conjoncture mondiale, les prévisions de croissance de l'économie suisse restent sombres pour 2003.

La baisse du franc suscite néanmoins quelques espoirs chez les exportateurs.

Dans les mois à venir, l’économie suisse ne connaîtra pas d’amélioration marquée. C’est du moins l’avis du président de la Banque nationale suisse (BNS), tel qu’il l’a exprimé vendredi lors de l’assemblée générale de l’institut d’émission.

Pour Jean-Pierre Roth, l’année dernière a été «décevante et inutile» dans la mesure où la Suisse se trouve à nouveau en position d’attente.

Fortement liée aux exportations, la santé de l’économie suisse dépend pour une grande partie de la reprise de l’économie mondiale.

Or les prévisions publiées jeudi par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ne sont guère encourageantes.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la zone qui recouvre les 30 pays les plus développés n’atteindrait que 1,9% en 2003.

L’économie doit se restructurer

Les fortes fluctuations des prix du pétrole, les sensibles réalignements des taux de change, l’érosion continue des cours boursiers et l’épidémie de pneumonie atypique (SRAS) en Asie étayent la thèse de l’organisation internationale.

Raison pour laquelle Jean-Pierre Roth estime que l’économie helvétique a besoin de nouvelles restructurations douloureuses. Et c’est bien d’adaptations structurelles sur le marché intérieur dont il est question.

«Certains des plus beaux fleurons de l’économie suisse, comme Ascom ou Von Roll sont en train de disparaître. Des secteurs comme les assurances ou la banque privée sont également en difficultés, dévoilant la faiblesse des structures de l’économie», estime Roland Duss, de la banque Ferrier Lullin.

Autant d’exemples qui permettent au président de la BNS de fustiger les réglementations excessives, le manque de compétition et la faiblesse de la productivité qui caractérisent le marché intérieur.

Un paradoxe d’autant plus fort que les entreprises suisses qui opèrent sur les marchés internationaux sont, la plupart du temps, très compétitives.

Un signal encourageant



Toujours est-il que les nombreuses restructurations déjà accomplies permettront à l’économie suisse de profiter relativement tôt du réveil de la conjoncture mondiale.

L’importante dépréciation du franc par rapport à l’euro constatée depuis un mois est un autre signal encourageant. «30% à 35% du PNB (produit national brut) sont générés par les exportations», rappelle Roland Duss.

«Jean-Pierre Roth a fait du bon boulot, poursuit l’intéressé, car cette baisse du franc permettra à terme une amélioration des exportations.» Pour autant que les choses restent en l’état.

Car les risques d’une nouvelle dégradation de la situation sont toujours présents. Raison pour laquelle la croissance du PIB suisse ne devrait pas excéder les 0,5% en 2003, et que les espoirs de reprise ne sont plus attendus avant 2004.

swissinfo, Jean-Didier Revoin

– La BNS ne voit pas de perspective de reprise pour l’économie suisse en 2003.

– Les adaptations structurelles de l’économie suisse vont se poursuivre à l’avenir.

– Les entreprises helvétiques pâtissent de la faible croissance mondiale.

– L’affaiblissement du franc face à l’euro suscite pourtant quelques espoirs.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision