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La pauvreté augmente malgré l’aide sociale

De plus en plus de personnes en Suisse vivent dans la pauvreté. Keystone

La Conférence suisse des institutions d'action sociale entend favoriser les bénéficiaires de l'aide sociale qui parviennent à trouver un travail.

La CSIAS se réjouit de l’introduction de normes unifiées, mais rappelle qu’un demi-million de personnes ont recours à l’aide sociale et qu’il reste beaucoup à faire pour l’intégration des plus démunis.

Depuis le 1er janvier 2006, les nouvelles normes de la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS), qui établissent un standard uniforme pour l’ensemble de la Suisse, sont en vigueur dans pratiquement tous les cantons.

«C’est un grand succès», a dit mardi Walter Schmid, président de la CSIAS, devant les médias à Berne.

La CSIAS réunit les institutions sociales publiques et diverses associations privées, notamment Pro Infirmis et Pro Senectute. Ses directives ne sont que des recommandations.

En Suisse, quelque 500’000 personnes dépendent de l’aide sociale. Mais la semaine dernière, une estimation de l’œuvre d’entraide Caritas faisait état d’un million de pauvres sur l’ensemble du pays.

Favoriser ceux qui travaillent

Les nouvelles normes visent essentiellement à inciter davantage les bénéficiaires de l’aide sociale à chercher un emploi. Ceux qui travaillent peuvent désormais conserver une plus grande partie de leur salaire.

Le «supplément d’intégration» a aussi été augmenté pour les personnes qui participent à des programmes d’intégration.

En contrepartie, la CSIAS a diminué le forfait unique d’entretien de 1030 francs par personne et par mois à 960 francs. Les cantons ont essayé d’éviter des situations difficiles en appliquant les normes avec souplesse et circonspection, relève la CSIAS.

Efforts d’intégration


La nouvelle pratique nécessite encore de grands efforts de la part des cantons et des communes dans le domaine de l’intégration, souligne la CSIAS. Ainsi, les bénéficiaires de l’aide sociale continuent à avoir de grandes difficultés à trouver une place sur le marché de l’emploi.

Dans ce contexte, Ruedi Meier, chef des affaires sociales de la Ville de Lucerne, rappelle l’importance des programmes et des places d’intégration pour donner aux personnes une perspective au quotidien.

Révision de l’AI


L’intégration figure aussi au centre de la 5e révision de l’assurance invalidité (AI), actuellement entre les mains du Parlement.

Cette révision offre la possibilité de réduire sensiblement le nombre des nouveaux bénéficiaires de rentes grâce à une intervention précoce, à des mesures d’intégration ciblées et à une bonne collaboration entre les instances concernées, se réjouit la CSIAS.

En revanche, si la révision entraînait avant tout un déplacement des charges vers l’aide sociale et donc vers les cantons et les communes, la CSIAS n’y verrait rien de positif. Elle invite par conséquent les Chambres fédérales à mettre l’accent sur l’objectif sociopolitique du projet.

La CSIAS déplore aussi que la loi révisée ne mentionne que les obligations des personnes assurées sans définir celles des employeurs. Les incitations à garder sous contrat des personnes menacées par l’invalidité ou de proposer des places de travail adaptées aux personnes handicapées sont insuffisantes, estiment les professionnels de l’aide sociale.

swissinfo et les agences

La Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS) considère qu’une personne est pauvre si elle gagne moins de 2480 francs nets par mois.
Cette limite est fixée à 4600 francs pour un ménage avec deux enfants.
Selon l’Office fédéral de la statistique, en 2004, 12,5% de la population était pauvre, soit une personne sur huit.
Dans ses nouvelles normes, la CSIAS a diminué le forfait des plus démunis de 1030 à 960 francs par mois.
Ceux qui trouvent un job (insuffisant pour leur permettre de se passer de l’aide sociale) peuvent conserver une plus grande partie de leur salaire.
La CSIAS entend ainsi inciter les bénéficiaires de l’aide sociale à travailler.

En conformité avec les normes du JTI

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