Les marcheurs de la Transalpine Tibétaine ont rejoint Genève

Ils avaient quitté Nice le 9 juillet. Ils sont arrivés vendredi à Genève: quelques dizaines de marcheurs ont traversé les Alpes en 49 jours symbolisant 49 ans d´oppression au Tibet. Ce périple s´achève samedi par un ultime rendez-vous Place des Nations.
De la Méditerranée au Léman, en passant par Briançon et Chamonix, ce sont sept cents kilomètres de routes et de chemins de montagne qu’a parcourue cette caravane composée d’une cinquantaine de marcheurs européens et tibétains, accompagnés de yacks et de chevaux. D’une étape à l’autre, d’autres randonneurs sont venus, l’espace d’un jour, partager cette marche qui, toute sportive soit elle, avait d’abord valeur de symbole et de rêve.
En 1959, une centaine de milliers de Tibétains accompagnaient l’exil du dalaï-lama alors que s’installait chez eux l’occupant chinois. Il y a deux ans, une première «Marche du Tigre» avait mené les défenseurs de la liberté du Tibet de Lyon à Marseille. Cette fois-ci, le symbole annonce un rêve: la traversée des Alpes se veut prémonitoire d’un grand retour possible au pays natal par les chemins de l’Himalaya.
A leur arrivée à Genève, quelques marcheurs se sont rendus en délégation au siège du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. En l’absence de Mary Robinson, c’est à une fonctionnaire qu’ils ont remis une pétition munie des 4500 signatures récoltées en cours de route, une pétition qui demande à Kofi Annan de faire en sorte que l’ONU se souvienne des résolutions qu’elle a jadis votées en faveur du Tibet.
Les pétitionnaires ont cependant été choqués d’apprendre qu’avant d’entrer dans cette maison dédiée à la défense des droits de l’homme, ils devaient laisser devant la porte non seulement le drapeau tibétain, mais aussi la photographie du dalaï-lama. «C’est comme dans mon pays, commente l’un des marcheurs, même un simple papier et un bout de tissu font peur!»
Pour les militants tibétains, ce genre de réception contraste évidemment avec l’accueil que certaines villes d’étape leur ont réservé tout au long de leur randonnée. Plusieurs municipalités avaient hissé le drapeau du Tibet, et plusieurs d’entre elles se seraient engagées à le garder ainsi jusqu’au jour où le dalaï-lama s’en retournera du côté de Lhassa.
Vendredi soir, la commune genevoise de Veyrier accueillait à son tour les marcheurs et profitait de l’événement pour inaugurer une Place du Tibet. Quant à la Place des Nations, elle attend samedi la caravane et tous ses amis rassemblés pour un ultime appel à la décolonisation de ce pays et à l’ouverture du dialogue entre la Chine et les dirigeants tibétains en exil.
Bernard Weissbrodt

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