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Libre circulation: le oui progresse

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A cinq semaines de la votation, le peuple suisse accepterait l'élargissement de la libre circulation des personnes aux dix nouveaux pays membres de l'UE.

Selon le deuxième sondage SSR SRG idée suisse mené par l’Institut gfs.bern, 49% des citoyens diraient oui et 36% non, s’ils devaient se prononcer aujourd’hui.

L’avant-dernier sondage avant le scrutin du 25 septembre montre un changement de tendance. En juillet, les deux camps se partageaient pratiquement les voix.

Ils étaient alors 43% à se prononcer en faveur de l’élargissement. Aujourd’hui, ils sont 49%. Dans le même temps, le camp du non a perdu 4%, passant de 40% à 36%. 15% (-2%) des personnes interrogées se disent encore indécises.

49% des sondés ont l’intention de voter le 25 septembre, ce qui démontre que le thème intéresse la population helvétique, selon le directeur de l’Institut gfs.bern Claude Longchamp.

Une approche plus concrète


Pour cet expert, il y a une explication claire à la progression du oui: le débat s’est recentré sur les enjeux du vote et porte désormais sur des éléments plus concrets. Les citoyens pèsent le pour et le contre. «Et ceci a joué en faveur des partisans de l’accord», explique Claude Longchamp à swissinfo.

En juillet, le premier sondage s’inscrivait encore dans le cadre de la votation sur Schengen/Dublin du 5 juin. Les accords avaient été acceptés à 54,6%.

Peu après, la commissaire européenne Benita Ferrero-Waldner avait déclaré qu’un oui de la Suisse le 25 septembre était indispensable à l’entrée en vigueur des accords de Schengen/Dublin.

«Cette intervention avait suscité l’irritation et la colère en Suisse, rappelle le directeur de l’institut gfs.bern. Puis, le climat s’est peu à peu apaisé.» Ceci explique en grande partie la progression du camp du oui par rapport à juillet.

L’idée de pouvoir travailler à l’étranger a probablement aussi séduit une part des indécis. Parmi tous les arguments avancés par les personnes interrogées, celui-ci figure désormais en première place, juste devant la crainte d’une diminution du niveau des salaires.

Le poids des indécis


Le sondage permet également de se faire une idée précise des fronts en présence. A gauche, la situation est claire pour les socialistes: 74% diraient oui, 16% non. Au centre-droit, les radicaux (61%) et les démocrates-chrétiens (56%) sont également favorables à l’élargissement.

Des quatre partis représentés au gouvernement, seule l’Union démocratique du centre (UDC, droite populiste) est clairement contre: 66% de ses électeurs diraient non, 15% diraient oui.

Mais le sondage montre que les voix des citoyens qui n’ont pas de lien particulier avec un parti vont peser très lourd dans le verdict. «Les gens qui sont encore indécis aujourd’hui pourraient bien faire pencher la balance», constate Claude Longchamp.

Les partis vont maintenant s’efforcer de mobiliser cet électorat flottant. Car il est réputé sensible aux arguments développés durant la campagne. Autant dire que la phase la plus chaude de celle-ci est encore à venir.

Le Tessin dirait non


Depuis le dernier sondage, les différences entre régions linguistiques se sont encore renforcées. Les Romands restent les champions du oui, avec un pourcentage qui passe de 47 à 56%. Les Alémaniques sont désormais 48% à vouloir voter oui, contre 41% le mois dernier, tandis qu’en Suisse italienne, la tendance au non s’est accentuée, passant de 47 à 50%.

Au Tessin, ceux qui veulent maintenir la position particulière du canton dans la Confédération et vis-à-vis du grand voisin italien représentent une force importante. «Cela veut dire que toute forme de rapprochement avec l’UE sera refusée», note Claude Longchamp.

swissinfo, Christian Raaflaub
(traduction de l’allemand, Alexandra Richard)

Sondage d’août 2005: 49% de oui, 36% de non, 15% d’indécis
Sondage de juillet 2005: 43% de oui, 40% de non, 17% d’indécis
49% des personnes interrogées ont l’intention de voter le 25 septembre
Le pourcentage d’erreur est de +/-3%

– Pour réaliser ce sondage, l’Institut gfs.bern a interrogé 1212 personnes dans toute la Suisse entre le 8 et le 12 août.

– Il s’agit du deuxième sondage en vue de la votation du 25 septembre sur l’élargissement de la libre circulation des personnes aux dix nouveaux pays membres de l’Union européenne.

– Les arguments qui dominent pour l’heure le débat sont la crainte d’un dumping salarial (contre) et la possibilité de travailler à l’étranger (pour).

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